Symboliquement, l'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a loué un TGV pour emmener les salariés de Belfort et d'Ornans (Doubs) au rassemblement prévu à 11H00 devant le siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Entre "1.000 et 1.500 personnes" sont attendues, selon un des organisateurs.
Les syndicats ont appelé à la grève les 9.000 salariés du groupe en France pour défendre l'usine de Belfort, berceau historique du constructeur où 400 emplois sur 480 sont menacés, et plus généralement "le maintien de tous les sites Alstom Transport en France". A Belfort, plusieurs milliers de personnes ont déjà manifesté samedi pour soutenir "les Alsthommes".
Des rassemblements sont aussi prévus mardi au Creusot, à Tarbes, Villeurbanne et Reichshoffen, selon la CGT.
Le PDG Henri Poupart-Lafarge a fait face lundi aux représentants du personnel, pour la première fois depuis que le groupe a annoncé, il y a bientôt trois semaines, son projet d'arrêter la production de trains à Belfort d'ici à deux ans, faute de commandes.
Mais ce Comité central d'entreprise extraordinaire fut "une réunion pour rien", selon des représentants syndicaux : le PDG "s'est retranché derrière les discussions actuelles avec le gouvernement" et "ne nous a rien appris de nouveau".
- Annonces avant le 4 octobre -
Le PDG a confirmé le gel de son plan pour Belfort "jusqu'à ce qu'on ait une réunion avec le gouvernement, a priori d'ici au 4 octobre", selon Claude Mandart (CFE-CGC).
A l'issue du CCE, la CGT évoquait pour sa part des annonces gouvernementales "d'ici la fin de semaine ou début de semaine prochaine".
Le constructeur a annoncé le 7 septembre vouloir transférer la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, une commune alsacienne située à 200 kilomètres. Il prévoit de conserver dans la cité franc-comtoise seulement de la maintenance.
Pour faire revenir Alstom sur sa décision, l'exécutif cherche les moyens d'apporter "des commandes" au groupe et plus globalement de pérenniser la filière ferroviaire française, qui de l'avis des syndicats a été délaissée depuis une dizaine d'années par les gouvernements successifs.
En coulisses, le gouvernement a ainsi mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l'achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.
Pour Christian Garnier, représentant CGT Alstom, fermer le site serait "une hérésie" et signerait "la mort du savoir-faire" du groupe en France en matière de construction de locomotives.
"Le carnet de commandes n'est pas vide", le problème est qu'"ils le donnent à d'autres", souligne le syndicaliste en fustigeant une logique de "délocalisation" pour satisfaire "les exigences financières des actionnaires".
A sept mois de l'élection présidentielle, l'avenir du site de Belfort est devenu un enjeu politique national, d'autant que l'État possède 20% du capital d'Alstom.
François Hollande a fait de son maintien un "objectif". Le dossier est empoisonné pour le président, après la promesse non tenue de maintenir les hauts-fourneaux de Florange, en Lorraine, au début du quinquennat.
Mais si "Belfort est dans la lumière,(...) chez nous ça ne va pas fort" non plus, a souligné Jean-Philippe Ducarne délégué syndical CGT de l'usine Alstom de Petite-Forêt, près de Valenciennes (1.200 employés), dont quelque 80 salariés devraient se joindre à la manifestation de Saint-Ouen.
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