"On a laissé la voiture un peu plus loin", dit près du Châtelet Hamid, venu de banlieue, casque sur la tête et skateboard aux pieds, comme son fils de 11 ans. Il trouve l'opération "super" et prévoit de "faire tout Paris".
"Apparemment ça marche. Il n'y a que des taxis, quelques voitures un peu +pirates+", observe ce maître d'hôtel. "Mais on n'ose pas non plus marcher sur la route", où les bus circulent toujours.
De 11H00 à 18H00, les Parisiens, les Franciliens et les touristes étaient invités à laisser la voiture au garage et à se promener dans la capitale. Pour cette "journée sans voiture XXL" car plus étendue que la première édition l'année dernière, 650 kilomètres de chaussées étaient interdits aux voitures sur près de la moitié de la ville. Ailleurs, la vitesse était limitée à 20 kilomètres heure.
"Ne vous inquiétez pas, nous viendrons quand même", ont tweeté les pompiers de Paris, auxquels les restrictions de circulation ne s'appliquent évidemment pas.
Il faut être un peu conciliant avec certaines voitures qui roulent quand même, car "tout le monde n'est pas au courant", estime un membre des forces de l'ordre patrouillant à cheval.
Plusieurs animations étaient prévues, comme un skatepark place du Palais-Royal, avec des démonstrations et initiations à plusieurs sports de glisse dont le BMX.
Victor Francisco de l'association Paris Multi-glisse, vante "une manière de se déplacer en faisant du sport, non polluante. "Deux de ces sports vont être aux JO en 2020, on s'est dit qu'il fallait qu'on commence à initier des jeunes", souligne une représentante de la ville de Paris.
- "On me prenait pour une débile" -
A la mi-journée, tout le monde s'était toutefois mis à l'abri. "Ça s'appelle la glisse, mais pas sous la pluie", dit un organisateur.
Claire, une étudiante américaine qui se promène devant le Louvre, n'a pas entendu parler de cette journée sans voiture. "Mais je sais que Paris fait beaucoup pour l'environnement. Aux Etats-Unis, on n'en fait pas autant", semble-t-elle regretter.
Cécilia, à vélo sur les voies sur berge, ignore aussi l'opération du jour. "Ça a évolué énormément la façon de voir les vélos à Paris", souligne cette cycliste de longue date. "Il y a 20 ans ils me prenaient pour une débile".
Ana et Miguel, couple de touristes venu de Barcelone, était au courant de l'événement et en profite pour admirer plus tranquillement en Velib' ce qu'ils ont déjà vu de Paris, des Invalides au Marais.
Quand à Odile et Alain, deux retraités qui "marchent tout le temps" ils prolongeront peut-être leur promenade en rentrant "par l'intérieur sans être gêné par les voitures".
Il sont "100% pour" le projet de la maire de Paris Anne Hidalgo de piétonisation définitive des berges de Seine rive droite au coeur de Paris, qui doit être voté lundi au Conseil de Paris. Ce projet est critiqué par des élus de droite parisiens et franciliens, qui craignent davantage de bouchons pour les banlieusards.
"On est rentrés samedi de notre maison de campagne. Dimanche, j'avais les yeux qui pleuraient, le nez qui coulait. Paris est pollué et les gens ne s'en rendent même plus compte !", estime Odile. "On ne peut plus respirer."
Le week-end prochain, les voitures reviendront toutefois en force dans Paris : le Mondial de l'Automobile démarre samedi Porte de Versailles.
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