Le nouvel ensemble regroupe neuf centres hospitaliers: les établissements de Barentin, du Belvédère (Mont-Saint-Aignan), du Bois-Petit (Sotteville-lès-Rouen), de Darnétal, de Gournay-en-Bray, de Neufchâtel-en-Bray, du Rouvray, d'Yvetot et un établissement pivot, le CHU de Rouen (Seine-Maritime).
Pour Isabelle Lesage, directrice générale du CHU-Hôpitaux de Rouen, il ne faut pour autant pas voir dans cette supra-structure "une énième couche du mille-feuille local. Chaque centre hospitalier va conserver son autonomie. Le GHT permettra surtout de mieux se connaître entre établissements pour pouvoir travailler ensemble. Tout cela est le fruit d'une réflexion autour de la notion de territoire, mais aussi et surtout de l'amélioration du parcours patient."
La convention constitutive signée par ces établissements hospitaliers partenaires place en effet le patient au coeur de son projet, puisque le panel des offres de soins va être démultiplié par cette ouverture territoriale: paradoxalement, cela va même renforcer l'accès aux soins de proximité, un problème récurrent pour les centres hospitaliers périurbains et ruraux.
Lutter contre la désertification
Emile Canu, maire d'Yvetot et président du conseil de surveillance de l'hôpital de sa ville, témoigne: "Le parcours patient est parfois compliqué pour les zones rurales comme la nôtre. Sur les 17 médecins généralistes que comptent notre commune, 14 vont bientôt partir à la retraite. Quant aux spécialistes, ils deviennent extrêmement rares, notre cardiologue vient de partir. Il y a donc un problème patent de démographie médicale, et du même coup la question de la permanence des soins qui se pose." Cette tendance inquiétante à la désertification médicale devrait néanmoins se résorber partiellement grâce au GHT. Les patients pourront être envoyés vers un autre spécialiste, avec un meilleur suivi.
Pour Emile Canu, les GHT feront même revenir les médecins en zone rurale: "le GHT permettra d'attirer de jeunes praticiens vers notre structure. Ils pourront bénéficier de moyens techniques et financiers supplémentaires, et auront la possibilité d'échanger plus directement avec leurs confrères. Cela rompt l'isolement, l'un des principaux obstacles à l'installation des médecins en zone rurale." Pour cela, la télémédecine, cet outil permettant par le biais des télécommunications de réaliser des prestations de santé à distance et d'échanger des informations médicales s'y rapportant, va se démocratiser au sein du GHT Rouen Coeur de Seine.
Comment ça marche?
Depuis deux ans déjà, le centre hospitalier de Neufchâtel-en-Bray coopère avec le CHU de Rouen par ce biais, notamment en ce qui concerne les traitements médicaux en matière d'ophtalmologie, une spécialité où la pénurie en matière de médecin n'est pas rare. Xavier Lefrançois, maire et président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Neufchâtel-en-Bray détaille: " Un premier diagnostic est effectué au sein de l'hôpital par un orthoptiste habilité à dépister d'éventuels troubles de la vision. Il transmet ensuite le dossier du patient par télémédecine pour une validation auprès d'un médecin du CHU."
Médecin qui pourra être amené à se rendre sur place un après-midi par semaine, le vendredi, pour assurer une présence effective que ne pourra jamais remplacer l'outil technologique, malgré l'importance grandissante qu'il sera amené à prendre. Pour l'instant cantonnée à quelques spécialités, il est en effet prévu à terme que la télémédecine soit étendue à toutes les branches médicales.
Cela doit permettre d'offrir une prestation de soin standard quelle que soit l'appartenance géographique du patient. Son dossier pourra être transféré d'un centre hospitalier à l'autre en fonction des besoins, puisqu'outre le recours à la télémédecine, les systèmes informatiques auparavant propres à chaque établissement vont fusionner en un seul et unique logiciel. Le patient n'aura ainsi plus qu'un identifiant unique, ce qui facilitera d'autant le suivi de son dossier.
Isabelle Lesage, directrice générale du CHU-Hôpitaux de Rouen, ne dit pas autre chose quand elle parle de "décloisonner l'information" comme l'un des objectifs phares du néo-groupement hospitalier. Les patients, toujours eux, seront ainsi mieux orientés en évitant de passer par la case Urgences. "Nos services d'urgences sont saturés, car c'est souvent la porte d'entrée des patients avant d'être orientés vers le service idoine. En traçant mieux le parcours patient, cette orientation pourra se faire en amont, ce qui sera profitable à tous."
Des économies en perspective
Enfin, impossible pour les élus locaux présents de passer sous silence l'autre avantage non négligeable de l'opération, les économies d'échelle à venir. A la mutualisation du volet médical va en effet s'ajouter celle des points de gestion; un système de groupement d'achat va notamment voir le jour, centralisé au CHU de Rouen. Pour sa directrice,"cette fonction d'achat mutualisée , ca représente une force de frappe qui augmente d'autant pour l'investissement et la rentabilisation des équipements médicaux." Et sans licenciements secs en contrepartie, comme l'assure l'ensemble des protagonistes, mais seulement des "réorganisations de fiche de poste en interne."
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Bonjour,
Je suis HARB Batoul, à la base sage-femme, actuellement étudiante en Master 2 « IESET », Ingénierie de l'Education à la Santé et de l'Education Thérapeutique à l’université de Rouen.
Je suis très intéressé par le sujet de « la télémédecine », cette nouvelle pratique dans la démarche thérapeutique des patients. Il s’agit aussi mon sujet de mémoire. J’ai choisi ce sujet qui est très intéressent et d’actualité aujourd’hui car j’envisage continuer la dessus une thèse derrière.
Je cherche pour l’instant un stage autour de cette thématique. Je me permets de vous demander un RDV pour en discuter plus.
Merci d’avance.
Cordialement.