<p>Mercredi 21 septembre, 9h15. Dans la grande salle de réunion qu'utilise Normandie incubation sur le Campus 4, au nord de Caen, deux hommes d'une quarantaine d'années jouent gros. Ils doivent convaincre le comité de sélection – des chefs d'entreprise et des investisseurs notamment – que leur projet peut trouver grâce à cet incubateur un élan décisif. À la clé, la mise à disposition de locaux, d'une aide financière, et un accompagnement personnalisé dans cette phase ô combien cruciale de la création d'entreprise.</p>
<h3>"Le premier nid"</h3>
<p>"On est le premier nid de ces entreprises innovantes", relève la chargée de mission Clémence Grincourt, "notre travail, c'est de les aider à maturer leur technologie, leur marché. On les fait aussi sortir de leur zone de confort, car on ne développe pas sa boîte en restant assis derrière un bureau".</p>
<p>C'est passé pour Bruno Duvault et Laurent Prodier. Leur idée pour "faciliter et sécuriser l'embarquement des chevaux" a trouvé un écho favorable : ils rejoindront bientôt, pour 18 mois, les seize autres chrysalides regroupées dans ce laboratoire de réflexion. "Ce que l'on cherche, précise le premier, c'est d'abord une validation concrète de notre solution technologique par la communauté scientifique". Une caractéristique propre à Normandie incubation, qui rapproche les porteurs de projet d'équipes de recherche locales. "Nous voulons que notre société soit à l'équilibre dès la première année : cette étape de maturation n'est donc pas à négliger".</p>
<h3>"On n'aurait jamais pensé à tout ça"</h3>
<p>Des dizaines de projets façonnés et affinés ici depuis quinze ans, certains ont connu une croissance exponentielle. Depuis leur départ de ces locaux voilà trois ans, les deux têtes pensantes de la start-up Yousign, qui développe un procédé de signature électronique de documents à Colombelles, ont par exemple acquis une notoriété nationale, levé 500 000 euros de fonds et s'attaquent début 2017 au marché international. "En arrivant à l'incubateur, on sortait d'école, on n'avait pas grand chose dans la tête. Ça nous a permis de la remplir un peu !", s'amuse Antoine Louiset. Lui et son associé emploient aujourd'hui une douzaine de personnes, "tous des talents".</p>
<p>Les sources d'inspiration ne manquent pas pour les suivants, comme ces quatre fondateurs du jeu de cartes connectées Malkyrs, qui quitteront le cocon dans quelques jours pour voler de leurs propres ailes. "On a créé ici notre premier réseau, rencontré des avocats, des représentants de l'Institut national de la propriété intellectuelle, de la chambre de commerce... On n'aurait jamais pensé à tout ça !", reconnaît l'un d'eux, décidé à "mettre le paquet" – c'est évident – pour conquérir le monde du jeu. Une vingtaine de commerces distribuent déjà leur nouveau concept, promis à un bel avenir.</p>
<p>Parmi les critères pour intégrer Normandie incubation, l'obligation d'implanter la future entreprise sur le territoire normand. Avec un objectif évident : créer de l'activité économique et attirer les cerveaux dans la région. Une sorte de retour d'ascenseur.</p>
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