"Je leur libère le terrain pour qu'ils puissent acquérir leur propre expérience", a déclaré Onesta dans un entretien avec le journal L'Equipe paru vendredi.
Au Mondial, du 11 au 29 janvier 2017, Dinart et Gille auront donc la responsabilité des choix tactiques, des changements de joueurs et des prises de parole aux temps morts. La conséquence la plus spectaculaire est qu'Onesta, âgé de 59 ans, pourrait ne plus être assis sur le banc. "Si je m'écoutais, je préfèrerais être en tribunes", a dit le Toulousain, en poste depuis 2001.
Il n'est pas exclu que l'évènement ait lieu dès les matchs de qualifications à l'Euro-2018 les 3 et 6 novembre contre la Lituanie et la Belgique. La Fédération (FFHB) donnera les détails lors d'une conférence de presse à Paris mercredi prochain.
Cette passation de pouvoir était prévue de longue date et le nom de l'un des successeurs, Didier Dinart, était connu également. Son apprentissage est déjà bien avancé: d'abord simple adjoint, l'ancien meilleur défenseur du monde, aujourd'hui âgé de 39 ans, a reçu des attributions élargies dès l'Euro-2016 en Pologne. Il s'agit donc de l'accélération et de l'amplification d'un processus en cours, et non d'un changement de cap.
- 'Éviter une crise de succession' -
La nouveauté est l'arrivée de Guillaume Gille, un autre joueur-cadre (comme son frère Bertrand) de l'ère Onesta, qui entre dans l'encadrement au même niveau hiérarchique que Dinart.
L'ex-demi-centre ou arrière, âgé de 40 ans, a été sélectionné 308 fois en équipe de France entre 1996 et 2012. Il a gagné deux fois les jeux Olympiques, le Mondial et l'Euro.
Pas plus que Dinart, Gille n'a d'expérience d'entraîneur de club, même s'il a été adjoint à Chambéry lors de ses deux dernières années de joueur, de 2012 à 2014. Mais pour Onesta, ce passage de témoin progressif à des hommes neufs dans leur rôle, sur lesquels il garde autorité, est le meilleur moyen "d'éviter une crise de succession".
"Si on nommait un entraîneur confirmé, cela créerait un moment de rupture, certains joueurs souhaiteraient ne pas continuer. Cette solution est la meilleure pour permettre un passage en douceur", a-t-il expliqué.
Ce n'est en rien une démission anticipée. Jusqu'à la fin du Mondial, Onesta va "garder une responsabilité globale, un peu sur le modèle d'un manager en rugby" et rester "le chef". "Je serai là pour leur taper sur la tête s'il le faut", a-t-il prévenu.
L'entraîneur ne dit d'ailleurs pas qu'il coupera forcément les ponts avec la sélection après le Mondial. "Si les dirigeants souhaitent que je continue, je réfléchirai. Mais je le répète: dès que je pourrai m'éloigner, cela ne me posera aucun problème", a-t-il dit.
Avec lui, le handball français a atteint des sommets inexplorés. La génération de Nikola Karabatic, Thierry Omeyer et Daniel Narcisse, dite des "Experts", a gagné deux fois les jeux Olympiques, trois fois l'Euro (2006, 2010, 2014) et trois fois le Mondial (2009, 2011, 2015). A Rio, elle a décroché une nouvelle médaille, en argent, après sa défaite en finale contre le Danemark.
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