Le gouvernement vise en effet un déficit du régime général (maladie, retraites, famille, accident du travail) ramené à 400 millions d'euros contre 3,4 milliards en 2016. Mais, parallèlement, persistera un déficit de 3,8 milliards d'euros pour le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), autre composante de la Sécu, qui verse les cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse.
"En période de crise les dépenses de solidarité pour les retraites sont plus élevées", a commenté la ministre dans une interview aux Echos.
Pour Marisol Touraine, "la gauche fait le job" : "en 2017, il n'y aura plus de +trou de la sécu+", estime-t-elle jeudi soir sur son blog, à la veille de la présentation de son projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, le dernier du quinquennat.
"L'histoire du quinquennat, c'est la fin des déficits sociaux", a insisté la ministre dans son interview aux Echos.
Le redressement est notable pour 2016, selon les chiffres de la commission des comptes dévoilés jeudi: le déficit cumulé du régime général et du FSV devrait passer de 10,8 milliards l'année dernière à 7,1 milliards d'euros, son niveau le plus bas depuis 2002 (-4,8 Mds d'euros).
Mais il est embelli par l'intégration "discutable" d'un produit exceptionnel de 700 millions d'euros, a relevé mardi la Cour des comptes.
Et la Cour des Comptes avait également pointé la situation du Fonds de solidarité vieillesse, à intégrer, selon elle, à la branche vieillesse du régime général (1,6 milliard d'excédent prévu en 2017) pour mieux rendre compte de la situation des retraites en France.
- Nouvelles économies, nouvelles taxes -
En outre, même réduit de moitié, le déficit de l'Assurance maladie s'établira toujours à 2,6 milliards d'euros en 2017. Eternel point noir de la Sécu, elle devra réaliser 4 milliards d'euros d'économies, tout en honorant les revalorisations de revenus prévues dans la fonction publique hospitalière (à hauteur de 700 millions d'euros) et chez les médecins libéraux (400 millions).
Un objectif compliqué à atteindre, selon des proches du dossier, et ce malgré un objectif de dépenses de santé relevé de 700 millions d'euros, annoncé en début de semaine par le ministre de l'Economie Michel Sapin.
De nouvelles mesures seront annoncées vendredi pour maintenir le cap, parmi lesquelles une augmentation du prix du tabac à rouler et la création d'"une taxe sur le chiffre d'affaires des distributeurs" de tabac qui "rapportera 130 millions par an" à destination du "nouveau fonds de lutte contre le tabagisme", selon la ministre.
Un "fonds pour l'innovation médicale", doté de 800 millions d'euros, sera également créé pour "financer dans la durée les traitements innovants", "dont 200 millions dépensés dès 2017 pour absorber le choc de l'arrivée des immunothérapies contre le cancer". Les mécanismes existant de régulation des prix du médicament seront par ailleurs reconduits.
Des économies de gestion des caisses ou des mesures de lutte contre la fraude doivent au total permettre d'engranger 1,5 milliard d'euros supplémentaires pour les régimes sociaux, a-t-elle également précisé.
Défendant son bilan dans les Echos, Marisol Touraine épingle, au passage, les candidats à la primaire de droite, qui selon elle, "jouent sur les peurs, en niant les résultats" pour "justifier des politiques de régression sociale" (déremboursements en santé, report de l'âge de départ à la retraite...).
Tout comme les "fatalistes, qui à gauche, nous expliquent qu'en faisant des économies, on touche nécessairement à la protection des Français", écrit-elle sur son blog, citant notamment à l'actif du quinquennat la mise en place des carrières longues, qui ont permis à "230.000" personnes de partir à la retraite à 60 ans, ou encore la revalorisation des allocations pour les familles pauvres.
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