"La règle précise, c'est qu'il faut ramener les réfugiés jusqu'à la frontière. Le problème ici, c'est que la frontière dans cette rue-là n'était pas très visible", a réagi jeudi soir sur la chaîne publique de radio-télévision belge RTBF le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon.
"C'est un petit incident, pas grand-chose. Ils sont allés sur le territoire de la France parce qu'ils n'ont pas vu où était exactement la ligne de la frontière", a-t-il ajouté.
"Notre pays n'a pas dû rendre de comptes et notre ambassadeur n'a pas été convoqué", avait auparavant déclaré à l'AFP la porte-parole de M. Jambon, Anne-Laure Mouligneaux, démentant les propos du porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll.
"Une rencontre de longue date était prévue. La France et la Belgique entretiennent de bonnes relations et, en aucun cas, nous n'avons eu le sentiment d'avoir dû rendre des comptes", a-t-elle ajouté.
Les services de Bernard Cazeneuve avaient fait savoir jeudi que le ministre avait reçu mercredi l'ambassadeur de Belgique en France pour lui "demander des explications" et lui "faire part de son mécontentement".
Les deux policiers du commissariat d'Ypres (Flandre occidentale) ont été interpellés par la police française mardi soir à Nieppe, ville frontalière de la Belgique, au moment où ils déposaient en rase campagne les treize migrants, dont trois mineurs, de nationalités afghane et irakienne.
Ils ont été "librement entendus comme témoins" et ont pu quitter le commissariat dans la nuit de mardi, selon une source officielle française.
Vincent Gilles, président d'un syndicat de policiers belge, le SLFP, a déclaré jeudi à l'AFP que les policiers belges n'avaient pas été menottés, contrairement à ce qu'il avait affirmé la veille en se fondant sur des "informations erronées".
Sur l'interpellation, il n'y a "pas de reproches à faire aux collègues français", a estimé M. Gilles, évoquant une "interpellation sèche, ferme".
En revanche, M. Gilles déplore "une faute de procédure" au commissariat. "Les droits de nos collègues n'ont pas été respectés si on considère que c'était bien une audition, puisqu'ils auraient dû avoir l'occasion de se concerter avec un avocat" et que ces policiers néerlandophones auraient dû avoir un traducteur. "Et au final, ils n'ont pas eu copie de leurs déclarations", a affirmé M. Gilles.
"A 03H30 (01H30 GMT), nos collègues ont été remerciés par les collègues français, ils sont remontés dans leur véhicule, et donc ils ont fait Armentières-frontière belge, avec un véhicule de police belge et des armes, sans accompagnement", a-t-il poursuivi.
Selon lui, cet incident constitue une réaction française à l'opération Méduse des autorités belges. "En Flandre occidentale, c'est systématique depuis mars, les collègues ont ordre de reconduire les illégaux qu'ils trouvent", explique le président du SLFP.
"Il y a eu effectivement une erreur de la part des collègues, qui sont allés 50 mètres trop loin, ce qui a très probablement permis, c'est notre hypothèse, aux forces de police françaises de réagir assez fortement parce que M. Cazeneuve doit être énervé de voir, depuis le début de l'opération Méduse, environ 2.000 illégaux ramenés à la frontière franco-belge", a-t-il jugé.
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