Ils ont progressivement déserté nos campagnes, avant de quitter nos assiettes. Les canards de Duclair (Seine-Maritime) - célèbres pour être cuisinés au sang - ont eu des sueurs froides quand leur dernière éleveuse a mis la clé sous la porte, voilà plusieurs années. Mais ils ont été sauvés par le Parc naturel régional (PNR) des Boucles de la Seine Normande, qui a créé en 2014 un élevage de six mâles et 30 femelles à Notre-Dame-du-Bliquetuit (Seine-Maritime), pour assurer un avenir à ces palmipèdes bien particuliers. Pour cette initiative, le PNR a même reçu le troisième prix du concours national de la fondation du patrimoine pour l'agro-biodiversité animale.
400 oeufs pondus en un an
Deux ans plus tard, l'objectif final de création d'une filière économique établie, depuis l'élevage jusqu'à l'assiette, n'est pas atteint, mais progresse. "400 œufs ont été pondus l'an passé. Ils sont envoyés à des éleveurs professionnels et bénévoles qui les élèvent", explique Jean-Pierre Girod, président du PNR. Mais ces éleveurs sont aujourd'hui trop peu nombreux pour qu'une filière solide s'implante.
Un label spécifique
Pour que cette dernière se généralise, "il faudrait approvisionner ceux qui font du canard au sang, mais qu'il y ait aussi une chaîne de valorisation de ces canards, avec la création, pourquoi pas d'un label pour les distinguer des autres canards". Car le palmipède de Duclair, reconnu pour ses qualités gustatives, a fait le bonheur de restaurants dans 50 pays du monde. Sa disparition aurait donc des conséquences locales, nationales voire mondiales : "Ce serait une partie du patrimoine qui disparaîtrait", annonce Jean-Pierre Girod. Qui se donne cinq ans pour qu'une filière émerge véritablement. Et que le canard fasse à nouveau le bonheur des gourmets.
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