Le colonel Rajesh Kalia, porte-parole de l'armée indienne, a confirmé une "violation du cessez-le-feu" le long de la ligne de contrôle (LoC), frontière de facto entre les deux puissances nucléaires, dans le secteur d'Uri au Cachemire.
"Il y a des tirs d'armes de petit calibre", a précisé à l'AFP un responsable de la police sous couvert d'anonymat.
C'est dans cette même zone que quatre rebelles avaient attaqué à la grenade et à l'arme automatique une base militaire indienne aux premières heures dimanche, tuant 18 soldats, la plus lourde attaque dans la région depuis près de quinze ans.
Pour New Delhi, l'attaque de la base d'Uri est le fait du groupe jihadiste Jaish-e-Mohammad, opérant depuis le Pakistan voisin. L'organisation s'était déjà fait remarquer par une attaque similaire en janvier au Pendjab indien.
Toujours à Uri, poche située à 70 kilomètres à l'ouest de Srinagar, l'armée indienne a annoncé avoir, dans un incident distinct, empêché mardi l'entrée sur son territoire d'une dizaine de rebelles en provenance du Pakistan.
"10-12 terroristes (...) ont été interceptés et leur tentative d'infiltration a capoté", a déclaré le colonel Kalia.
Selon l'agence Press Trust of India, 10 insurgés ont été tués dans l'accrochage. Ce bilan n'a pu être confirmé de source indépendante.
Un soldat indien a été tué dans une fusillade avec des rebelles au cours d'une autre tentative d'infiltration plus au sud, a indiqué l'armée dans la soirée.
L'Inde accuse le Pakistan de soutenir en sous-main les infiltrations et la rébellion armée dans la partie du Cachemire contrôlée par New Delhi. Islamabad a toujours démenti ces affirmations.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé les deux parties à la retenue, après une rencontre à New York avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
M. Kerry a notamment "répété que le Pakistan devait empêcher tous les terroristes d'utiliser le territoire pakistanais comme un refuge", a indiqué le département d'Etat.
- Sanglant été -
Le gouvernement du nationaliste hindou Narendra Modi est sous pression pour sanctionner le Pakistan après l'attaque de ce week-end.
Le Premier ministre et les responsables sécuritaires ont tenu une série de réunions ces derniers jours.
Des voix se sont élevées dans le monde politique et chez les vétérans de l'armée pour réclamer une réponse musclée, comme des frappes aériennes contre des camps d'entraînement d'insurgés dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan.
Mais, font remarquer des analystes, l'Inde n'a pas les capacités militaires pour soutenir dans la durée une guerre frontale avec son frère ennemi dans la région du Cachemire.
Les violations du cessez-le-feu de 2003 ne sont pas rares dans cette région revendiquée par l'Inde et le Pakistan depuis la Partition de 1947. Des dizaines de milliers de personnes, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans ce conflit.
Les échanges de tirs de mardi constituent cependant le premier incident de ce type depuis un regain de tension dans la vallée du Cachemire qui dure depuis deux mois.
"Le cessez-le-feu va souffrir (de l'attaque de la base), même si ce n'est que pour un court laps de temps, il sera très régulièrement violé dans les jours à venir", prévient Ajit Dubey, correspondant défense du magazine The Week.
La mort d'un chef rebelle début juillet a mis le feu aux poudres et plongé le Cachemire indien dans l'un de ses pires épisodes de violences depuis la décennie noire des années 1990.
Au moins 87 civils ont trouvé la mort dans la vallée cet été.
Depuis des décennies, différents groupes séparatistes font la guerre à l'armée indienne - qui a déployé dans la région près d'un demi-million de soldats - pour exiger l'indépendance de ce territoire himalayen ou sa fusion avec le Pakistan.
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