Après plusieurs polémiques sur des cas de maltraitance animale dans des abattoirs français, l'Assemblée nationale avait créé en mars dernier une commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les 960 abattoirs du pays. Le rapport de cette commission a été rendu ce mardi 20 septembre 2016.
Conserver des établissements partout sur le territoire
Christophe Bouillon, député socialiste de la 5e circonscription de Seine-Maritime, en faisait partie. Pendant ces six mois de travaux, outre les auditions, il a visité les abattoires du Trait, de Cany-Barville (Seine-Maritime) et du Neubourg (Eure). Il en a tiré quelques grands enseignements. Le premier tient au maillage territorial : "Ce qui est intéressant dans cette région, c'est qu'il y a tous types d'établissements. Il y a l'abattoir de proximité au Trait, l'abattoir un peu plus grand à Cany-Barville et le grand abattoir, beaucoup plus important, au Neubourg. Il est important de conserver ce maillage, c'est ce que demandent les éleveurs et les associations. Sinon, cela voudrait dire plus de transports et plus de stress animal".
Renforcer la formation des personnels
La deuxième leçon retenue par Christophe Bouillon tient à la formation des salariés : "Il faut faire un effort dans la formation des personnels, notamment aux gestes, c'est un véritable savoir-faire pour éviter toute souffrance animale". La commission d'enquête, dans la synthèse de son rapport, affirme d'ailleurs qu'il faut "renforcer la formation des personnels et mieux les sensibiliser au bien-être animal, en particulier en renforçant le rôle du responsable protection animale".
Plus de transparence
Dernier point abordé par le député, la valorisation de ces métiers :
"Ce sont des métiers difficiles, méconnus, parfois stigmatisés, avec de vrais problèmes de recrutement. Ce sont souvent des établissements opaques : on a voulu cacher l'acte de l'abattage. Je suis originaire du pays de Caux, j'étais dans un collège situé à 500 m de l'abattoir de Cany-Barville, je ne le savais même pas ! Or, cela peut générer toutes sortes de fantasmes. Il faut plus de transparence".
Par exemple, Christophe Bouillon souligne la présence de vétérinaires dans chaque abattoir, à la fois pour les contrôles sanitaires mais aussi pour garantir le bien-être animal, un rôle que la commission appelle à renforcer.
Quant à la proposition émise par la commission d'installer des caméras dans les abattoirs pour prévenir tout acte de maltraitance ou le punir plus facilement, le député s'y montre plutôt réticent.
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