Après une accalmie, Jérusalem et la Cisjordanie ont connu leur sixième et septième attentats anti-israéliens depuis vendredi.
Pour Israël, la reprise des attaques, qui a coïncidé avec la fin des congés musulmans de l'Aïd al-Adha (fête du Sacrifice), fait redouter une nouvelle flambée avec les grandes fêtes juives de Rosh Hashana, Yom Kippour et Souccot à partir d'octobre. En 2015, ces célébrations avaient été une période de vives tensions.
Mohanad Al-Rajabi, 21 ans, et Amir Al-Rajabi, 17 ans, ont été abattus lundi en tentant de poignarder des policiers israéliens à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, territoire sous occupation israélienne depuis presque un demi-siècle, a rapporté la police israélienne.
Ils s'approchaient d'un barrage israélien proche du tombeau des Patriarches (mosquée d'Ibrahim pour les musulmans), lieu saint et ultra-sensible révéré par les juifs et les musulmans, quand les policiers leur ont demandé de s'écarter pour se soumettre à un contrôle, a dit la police. Ils ont refusé d'obtempérer, ont tour à tour tiré un couteau et les forces israéliennes ont ouvert le feu, a dit la police.
- Dispositifs renforcés -
Dans la matinée, un Palestinien de 20 ans, identifié sur les réseaux sociaux comme Ayman Hassan Al-Kurd, a gravement blessé au couteau une policière de 38 ans, à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël, a dit la police israélienne.
Une vidéo publiée par la police montre l'agresseur suivre deux policiers sous les murs de la Vieille ville, puis se ruer sur la policière et la poignarder brutalement à plusieurs reprises dans le cou. Elle était lundi après-midi dans un état très grave en soins intensifs.
Le second policier, blessé mais plus légèrement, a ouvert le feu sur l'assaillant qui a été hospitalisé dans un état critique.
Des dizaines de magasins palestiniens sont restés fermés dans la journée sur ordre de la police israélienne le long de cette rue habituellement grouillante, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une porte-parole de la police a indiqué qu'il s'agissait de fouiller le secteur. Mais des commerçants ont vu là une mesure punitive.
"La police nous a dit: 'vous fermez ou on va fermer vos boutiques par la force'", a relaté Samer al-Meswali, marchand de fruits et légumes de 38 ans, "il y a déjà eu des attaques, mais c'est la première fois qu'on voit ça".
Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 229 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP.
- Empêcher l'escalade -
La majorité des Palestiniens tués l'ont été en perpétrant ou tentant de perpétrer des attaques anti-israéliennes.
Le rythme des attentats avait diminué ces derniers mois. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié lui-même de "délicate" la période à venir des fêtes juives. M. Netanyahu a annoncé dimanche que la police et l'armée renforçaient leur dispositif.
Ces fêtes voient les juifs visiter plus nombreux l'explosive esplanade des Mosquées qui surplombe la Vieille ville. Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade est aussi révérée comme le site du second Temple juif détruit par les Romains en 70.
Les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade, mais prier leur y est interdit.
Le surcroît de visites par les juifs, les agissements de certains d'entre eux défiant les interdits et les prétentions d'une minorité qui veut reconstruire le temple nourrissent l'inquiétude chez les Palestiniens qu'Israël ne prenne le contrôle du site, symbole national et religieux ultime pour eux.
Le gouvernement israélien se défend de vouloir remettre en cause le statu quo et dénonce les incitations à la haine et la désinformation propagées selon lui par les médias et les réseaux sociaux.
Les Affaires étrangères palestiniennes ont, elles, accusé le gouvernement israélien de "verser de l'huile sur le feu" en imposant de nouvelles mesures de répression, comme la mise en place de checkpoints supplémentaires ou le bouclage de villages.
L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient Nickolay Mladenov s'est dit inquiet dans un communiqué, et a appelé les dirigeants des deux camps à prendre des mesures "pour empêcher une escalade".
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