L'ex-chef de l'Etat "a été hospitalisé ce matin à la Pitié-Salpêtrière pour le traitement d'une infection pulmonaire", a indiqué à l'AFP l'époux de sa fille Claude Chirac, Frédéric Salat-Baroux, précisant qu'il resterait hospitalisé "dans les prochains jours".
Son retour du Maroc, où il séjournait avec son épouse Bernadette, a été anticipé de 24 heures sur avis des médecins, selon un proche.
Chez les personnes âgées, le problème de l'infection pulmonaire est "qu'elle récidive souvent", explique un pneumologue de l'AP-HP à l'AFP. Et cette pathologie peut contribuer à une dégradation de l'état général et des fonctions cognitives.
Alors que, comme à chacune de ses hospitalisations, les rumeurs les plus alarmantes circulent, une source proche de l'ancien président a précisé à l'AFP que Jacques Chirac était conscient.
Depuis son départ de l'Elysée en mai 2007, M. Chirac, victime d'un accident vasculaire cérébral en 2005, a été hospitalisé à plusieurs reprises, notamment une quinzaine de jours en décembre 2015, déjà à la Pitié-Salpêtrière, pour affaiblissement.
Il a par ailleurs été fortement éprouvé par la mort de sa fille aînée, Laurence, en avril.
Ses proches faisaient cependant état ces dernières semaines d'une amélioration de son état.
Habitué de longue date des séjours au Maroc, il y a séjourné plusieurs semaines cet été. Les médias locaux avaient signalé sa présence dans la station balnéaire d'Agadir, à partir de mi-août.
Dès l'annonce de sa nouvelle hospitalisation, les messages de sympathie se sont multipliés, jusqu'au Premier ministre Manuel Valls qui a adressé tous ses "vœux de rétablissement" et son "soutien au président Jacques Chirac".
A droite, nombre de candidats à la primaire pour 2017 et de ténors ont réagi.
"Je lui souhaite de tout cœur de vaincre son mal et de se rétablir très vite", a tweeté son ancien Premier ministre Alain Juppé. "Je lui souhaite de se rétablir au plus vite", a écrit l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy. François Fillon a espéré "que son énergie indomptable soit encore et toujours la plus forte", Bruno Le Maire se dépeignant parmi "des millions de Français à avoir une pensée pour lui".
Le centriste François Bayrou a jugé "très émouvant que cet homme qui a connu les plus hautes responsabilités soit dans le dénuement, comme ça, de la maladie et de la vieillesse".
A gauche, Michel Sapin, ministre de l'Economie et proche de François Hollande, a exprimé sa "sympathie" pour l'ancien président, "toujours très attentif à la santé des autres".
L'écologiste Cécile Duflot a reconnu à Jacques Chirac l'inscription du principe de précaution dans la Constitution et son cri d'alarme en 2002 ("Notre maison brûle..."), même si pas "suivi des actes".
Même l'ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a jugé que "devant la maladie, on s'incline", y compris pour un ancien "adversaire" qui "n'a pas toujours été correct dans son combat".
- Affaibli -
Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer et son naturel bon vivant, Jacques Chirac a connu plusieurs alertes depuis son hospitalisation en urgence en septembre 2005 pour un accident vasculaire cérébral.
En janvier 2014, Bernadette Chirac avait estimé que son époux ne parlerait plus publiquement et évoqué des troubles de "sa mémoire, surtout par moments".
La dernière apparition de Jacques Chirac à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Diminué, main sur l'épaule de son garde du corps, il était arrivé sous les applaudissements de la salle.
Absent le 20 juin à l'inauguration de l'exposition lui étant consacrée au musée du Quai Branly, où François Hollande lui avait rendu un vibrant hommage, il l'avait visitée en juillet en privé.
Deux fois élu à l'Elysée (1995, et 2002 après un duel inédit avec Jean-Marie Le Pen), ses douze ans en ont fait le président le plus longtemps en fonction après son prédécesseur socialiste François Mitterrand (14 ans).
Héraut du "non" à la guerre des États-Unis en Irak en 2003, Jacques Chirac a vu son parcours également marqué par des déboires judiciaires.
Premier ancien chef de l'État français à avoir écopé d'une condamnation judiciaire, fin 2011, pour des emplois fictifs du temps où il était maire de Paris, il avait obtenu de ne pas apparaître au tribunal en raison d'une maladie neurologique dégénérative.
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