Fervent partisan du "renouveau" en politique, cet ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin sait qu'il s'est lancé dans une aventure ambitieuse. Il "reste la marche la plus difficile à franchir", disait-il après l'annonce de sa candidature en février, qui avait un peu amélioré sa notoriété.
Selon les enquêtes d'opinion, il pointe en troisième position, parfois rattrapé par l'ex-Premier ministre François Fillon.
"Le débat ne peut pas se restreindre à ceux qui promettent tout et son contraire et ceux qui ne proposent de ne toucher à rien", résume-t-il dans le Figaro samedi, manière d'essayer de se glisser entre Juppé et Sarkozy.
Il avait choisi avant l'été de faire sa rentrée après celle de tous les autres candidats, qui devraient au final être huit sur la ligne de départ pour la primaire des 20 et 27 novembre. Il fait le pari d'une élection éclair : "un pétard à courte mèche" avec "une cristallisation tardive" comme dans une présidentielle, explique-t-il.
Manière aussi pour lui de dire que rien n'est joué et qu'à la dernière minute, il pourra encore bousculer le jeu. Alors, il vient à Sète présenter une somme: plus de 1.000 pages de programme! Des propositions chiffrées et détaillées qui valent "engagement" auprès des Français.
"Parce que les Français en ont assez de ces politiques qui développent leurs grandes idées pour la France la main sur le coeur et ne font rien une fois au pouvoir", écrit-il en préambule de ce pavé. "Il faut vous convaincre que cette fois nous tiendrons nos engagements".
"Il n'y a qu'une figure du renouveau"
Dans un contexte général de défiance vis-à-vis des hommes et femmes politiques et dans une élection où concourent de vieux routiers (un ancien chef de l'Etat et deux ex-Premier ministre), Bruno Le Maire a choisi de se présenter en homme du "renouveau", et veut écrire noir sur blanc ce qu'il ferait une fois arrivé au pouvoir pour ne "pas tromper les électeurs".
Il détaille ainsi dans son programme le référendum qu'il souhaiterait organiser le jour de deuxième tour des législatives. Diminution du nombre de parlementaires, non cumul des mandats dans le temps, démission de la haute fonction publique pour les élus...
Côté renouveau, pas question de laisser la place à Emmanuel Macron. "Il n'y a qu'une figure du renouveau", tranchait-il il y a quelques mois.
Rédigé avec l'appui de 400 personnes, son contrat présente le contenu des "huit ordonnances" qu'il voudrait faire adopter à l'été 2017, et reprend des propositions égrenées ces derniers mois, mais présente aussi "douze chantiers de long terme".
Il souhaite une baisse de la CSG, ramenée à 6%, abroger la réforme du collège, mettre fin au monopole syndical au premier tour des élections professionnelles, supprimer 500.000 fonctionnaires en cinq ans, créer des "emplois rebond" pour un an payés en deçà du SMIC, augmenter les heures d'enseignement du français, supprimer la fonction publique territoriale et privatiser pôle emploi.
Il préconise aussi de supprimer pendant un an les cotisations patronales pour les embauches dans les entreprises de moins de dix salariés.
Un catalogue de mesures qui fait aussi office de réponse à ses détracteurs s'interrogeant sur le contenu du renouveau qu'il met en avant.
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, taxait Bruno Le Maire il y a quelques mois de "dangereux", avec des "positions très très à droite" et se présentant comme "un centriste bon teint".
Il n'est pas en reste sur les questions d'immigration avec au programme une ordonnance pour "contrôler les flux migratoires" dès l'été 2017 (durcir les conditions du regroupement familial notamment), et une autre sur la "lutte contre le terrorisme" avec une "justice d'exception pour le terrorisme".
Il profitera aussi de sa rentrée, où sont attendus plusieurs centaines de cadres et d'élus, pour officialiser son équipe, avec notamment le député LR Damien Abad comme porte-parole.
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