L'attentat, revendiqué par une faction des talibans pakistanais, s'est déroulé dans le village de Butmaïna dans le district tribal de Mohmand, une zone frontalière de l'Afghanistan où l'armée combat les talibans.
Lorsque le kamikaze a fait exploser sa charge dans la principale pièce de la mosquée, "au moins 23 personnes ont été tuées et 30 autres, blessées", a expliqué à l'AFP un haut responsable des autorités tribales, Naveed Akbar.
Quatre enfants de dix ans ou moins figurent parmi les morts, a-t-il ajouté, précisant qu'un couvre-feu avait été imposé dans cette zone isolée et éloignée.
Un autre responsable gouvernemental local a confirmé cette information.
Un témoin, Shireen Zada, qui était allé prier dans une autre mosquée, a dit qu'il avait entendu une énorme explosion au moment où il rentrait chez lui.
"Je me suis précipité à l'intérieur de la mosquée, il y avait du sang et des morceaux de chair partout, des gens qui hurlaient de douleur", a raconté M. Zada à l'AFP.
"J'ai pris mon pick-up et transporté trois blessés jusqu'à l'hôpital de Khar", la ville la plus proche, chef-lieu du district tribal voisin de Bajaur.
Jamaat-ul-Ahrar (JuA), une faction des talibans pakistanais, a revendiqué cet attentat, commis, a écrit dans e-mail son porte-parole Ehsanullah Ehsan, pour venger la mort de 13 de ses membres tués par une milice d'autodéfense locale en 2009.
Les talibans pakistanais s'en prennent régulièrement à des cibles vulnérables, comme les tribunaux, les écoles et les lieux de culte.
L'attaque a aussitôt été condamnée par le Premier ministre Nawaz Sharif, selon lequel "les lâches attentats des terroristes ne briseront pas la détermination du gouvernement à éliminer le terrorisme".
L'armée a déclenché mi-2014 une offensive en vue d'éradiquer les bases-arrière de la myriade de groupes islamistes armés qui opèrent dans les zones tribales, alimentant une insurrection qui a coûté la vie à des milliers de civils depuis 2004.
Cette opération militaire a été intensifiée après l'assaut donné fin 2014 par un commando taliban à une école gérée par l'armée à Peshawar (nord-ouest), le pire attentat de l'histoire du Pakistan qui avait fait au moins 150 morts.
Depuis, la sécurité s'est améliorée dans ce pays.
Les attentats, moins fréquents, restent toutefois meurtriers - un attentat suicide ayant visé des chrétiens a fait 75 morts le week-end de Pâques à Lahore (centre) et un autre ayant pris pour cible des avocats, 73 morts le 8 août à Quetta (sud-ouest).
Ces deux attaques avaient également été revendiquées par Jamaat-ul-Ahrar, tout comme celle qui a fait 14 morts et plus de 50 blessés dans un tribunal de Mardan (nord-ouest) il y a deux semaines.
Selon les statistiques compilées par le Portail sur le terrorisme en Asie du Sud, 457 civils et 182 membres des forces de sécurité ont été tués au Pakistan entre le 1er janvier et le 11 septembre, un chiffre qui pourrait laisser augurer un bilan annuel plus bas en 2016 qu'en 2015.
L'année dernière avait été la moins meurtrière enregistrée depuis l'émergence du mouvement taliban pakistanais (TTP) en 2007.
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