Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle et a requis son placement en détention provisoire, a précisé une source judiciaire.
Le cas de ce jeune s'ajoute à ceux d'au moins deux autres adolescents de 15 ans écroués ces derniers jours pour des menaces similaires, inspirées par les appels au meurtre sur les réseaux sociaux du propagandiste du groupe jihadiste Etat islamique (EI) Rachid Kassim.
Celui qui a été arrêté mercredi réside dans le XXe arrondissement de Paris, où il est scolarisé.
Les investigations menées à ce stade dessinent le profil d'un lycéen inconnu des services antiterroristes, qui suivait sa scolarité normalement, sans faire de vagues.
C'était un garçon "plutôt sympa", "pas renfermé", a décrit à l'AFP un camarade de lycée de 14 ans, qui était dans sa classe de quatrième et troisième. "Il ne pensait pas que le 13 novembre était quelque chose de bien", a ajouté ce lycéen, en référence aux attentats parisiens ayant fait 130 morts en 2015.
"C'était un des meilleurs de sa classe. Il voulait avoir des hyper bonnes notes pour faire plaisir à ses parents", a témoigné un autre camarade devant une caméra de France 2.
Après les attentats de janvier 2015, raconte-t-il, il disait "que ce qu'avait fait Charlie Hebdo c'était pas bien, mais ce qu'avaient fait les jihadistes aussi". La Syrie? Il n'en n'avait "jamais" parlé.
- Prêt à passer à l'acte -
Devant les enquêteurs, toutefois, l'adolescent, né en Egypte, a montré une autre facette, en reconnaissant avoir été en contact avec Rachid Kassim sur l'application Telegram, selon une source proche de l'enquête. L'exploitation de son téléphone a fait ressortir des éléments montrant qu'il était prêt à passer à l'acte, a ajouté la même source.
Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a inspiré, de manière plus ou moins directe, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre dans une église le 26 juillet.
Son influence virtuelle apparaît aussi en filigrane dans les projets d'attentats du commando de femmes arrêté la semaine dernière après la découverte d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein coeur de Paris.
Ces arrestations interviennent alors que la menace terroriste est "maximale" en France, touchée depuis 2015 par une série d'attentats qui ont fait 238 morts, selon les déclarations de Manuel Valls dimanche.
Trente-sept mineurs sont actuellement mis en examen dans des enquêtes antiterroristes, dont 14 sont détenus (11 garçons et 3 filles), selon une source judiciaire.
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