Jeudi soir, Nicolas Sarkozy a ferraillé pendant plus de deux heures, inaugurant sur France 2 une nouvelle émission politique.
L'ancien président a réuni 2,7 millions de téléspectateurs (12,6% de parts d'audience), soit le même score que lors de son passage à la précédente version de cette émission, Des paroles et des actes, en février. "Il y a un buzz médiatique disproportionné" autour de M. Sarkozy, regrette un proche d'Alain Juppé.
Sur le fond, M. Sarkozy a décliné ses propositions: internement des fichés S suspectés de terrorisme au nom du "principe de précaution", volonté de "changer les règles européennes" tant en matière de sécurité et de frontières que sur les travailleurs détachés, et même service militaire obligatoire pour les décrocheurs scolaires. Le tout sans oublier François Hollande, présenté comme un dirigeant de "secte".
Il n'a pas cédé un pouce de terrain sur ses déclarations polémiques minorant le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique, qui lui a pourtant valu une réplique d'Alain Juppé et une volée de bois vert gouvernemental. Sa concurrente Nathalie Kosciusko-Morizet a regretté vendredi qu'il "renie" ses convictions sur l'écologie.
Le maire de Bordeaux, comme les six autres candidats de la primaire, ont été les grands oubliés de la soirée. Comme s'il était déjà désigné pour la présidentielle, M. Sarkozy les a superbement ignorés, donnant rendez-vous "dans huit mois" pour la présidentielle elle-même.
Selon un sondage réalisé en direct, 38% des Français, mais surtout 78% des sympathisants Les Républicains ayant regardé l'émission se sont déclarés convaincus (Harris Interactive). Les enquêtes parues ces derniers jours montrent une nette remontée de M. Sarkozy face à Alain Juppé au sein du coeur de l'électorat.
- Dans la "jungle" de Calais -
Selon le même institut (avant l'émission), MM. Sarkozy et Juppé sont, loin devant leurs concurrents, à égalité dans les intentions de vote au premier tour de la primaire (37%) mais l'ancien Président devance désormais nettement l'ancien Premier ministre au sein des sympathisants LR (54% contre 23%). Toujours pas suffisant, cependant, pour renverser la vapeur au second tour, avec M. Juppé donné gagnant à 52% contre 48%.
La campagne de l'ex-président, qui a promis jeudi d'aller "chercher" les électeurs "un à un", va se poursuivre sur le même rythme. Vendredi soir, il tient une réunion publique à Mandelieu (Alpes-Maritimes). Il sera samedi à Nice où il rencontrera l'association des familles de victimes de l'attentat du 14 juillet, entre deux séances de dédicaces de son livre-programme "Tout pour la France".
M. Sarkozy se rendra lundi à Franconville (Val d'Oise). Il rencontrera des transporteurs routiers et se rendra dans la "jungle" de Calais mercredi, puis devrait donner un meeting dans le Nord et un autre samedi 24 septembre à Perpignan. Selon son entourage, il rassemblera ses troupes pour un grand meeting au Zénith de Paris le 9 octobre.
Chez ses concurrents, Alain Juppé, qui s'arrime à son concept d'"identité heureuse" moquée par ses rivaux, n'entend pas officiellement modifier son plan de campagne. Sa prochaine grande réunion aura lieu à Lyon le 29 septembre avec un discours centré sur l’État, selon son entourage. Au total une dizaine de meetings sont envisagés. Le maire de Bordeaux alignera aussi les sorties thématiques, à commencer par un déplacement lundi à Cergy-Pontoise sur l'Enseignement supérieur.
Derrière ce duo de favoris, François Fillon réunira ses troupes mardi à Paris, au Cirque d'Hiver. Bruno Le Maire effectue sa grande rentrée ce week-end à Sète avant un meeting en Alsace mercredi. Ces deux concurrents, comme Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson, multiplieront également les réunions et les déplacements en régions.
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