Si les travaux n’impliquent qu’une équipe de 5 à 8 hommes pour des raisons de manque de place sur l’échafaudage, le chantier de la flèche de la cathédrale de Rouen (Seine-Maritime) avance cependant à pas de géant. Entamé en avril 2016, il s’élève aujourd’hui à plus de 50 m du sol, jusqu'au niveau du haut de la tour lanterne- c'est-à-dire la base de la flèche en fonte. Un ascenseur permet déjà d’accéder à une première plateforme située à 38 m au dessus du sol mais à terme, l’échafaudage culminera à 152 mètre afin de permettre à une équipe de restaurateurs de travailler en toute sécurité à la remise en état de la flèche de la cathédrale.
Restaurer la flèche en toute sécurité
Objet d’innovations techniques lors de sa construction, la flèche a cependant souffert des assauts du temps et nécessite aujourd’hui une restauration. « La DRAC prévoit de décaper la fonte malheureusement peinte et repeinte de nombreuses fois à la peinture au plomb, explique Jean-Baptiste Mathieu, directeur des travaux pour Lanfry. Elle attend la fin de la première phase de ce chantier pour trouver la meilleure méthode pour nettoyer la flèche. Elle procédera alors à des tests d’hydrosablage, de sablage et de décapage haute pression ». « Puisqu’il s’agit de peinture au plomb toxique, ce chantier nécessite un traitement spécial des eaux usées dont nous devons tenir compte lors de la construction des échafaudages, nous explique Jean-Baptiste Spinicci directeur des ventes de Tubesca-Comabi. L’une des quatre plateformes sera équipée d’une base vie avec réfectoire, vestiaires et sanitaires où les ouvriers pourront se décontaminer et l’échafaudage doit permettre d’évacuer en toute sécurité les eaux polluées ».
La flèche : une histoire mouvementée
Unique de ce type sur une cathédrale gothique, la flèche de la Notre-Dame de Rouen a été construite en fonte au XIXe siècle afin de remplacer une flèche détruite par la feu suite à un coup de foudre en 1822. Elle est reconstruite par l’architecte Alavoine avec un matériau innovant pour l’époque : la fonte. Sujette à de nombreuses critiques qui retardent les travaux elle ne sera achevée qu’en 1876. Ebranlée par les bombardements de 1944, la flèche a été restaurée à maintes reprises depuis. En 1976 la flèche est consolidée avec des structures de Corten pour mieux asseoir sa base, un acier autopatinable, puis en 2013, la cathédrale retrouve ses clochetons entièrement restaurés. Le nouveau chantier qui commence s’étendra en 7 phases de 2016 à 2022: un chantier entièrement financé par l’Etat qui coutera 14,5 millions d'euros, c'est le prix à payer pour sauvegarder ce majestueux édifice.
Une performance technique
L’échafaudage vient épouser au mieux les formes de la cathédrale. Il est conçu de manière à ne pas peser sur l’édifice et dans ce but a fait l’objet de recherches techniques poussées. Les points d’appui sont donc externes, l’échafaudage est simplement ancré dans l’édifice. 200 tonnes de matériaux ont déjà été installés. Ces échafaudages ont été construits en acier galvanisé de manière à pouvoir durer sans soucis jusqu’à la fin des travaux et pour ne pas nuire au paysage, seule la façade sud sera totalement occultée jusqu’en 2022.
LIRE AUSSI.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Bravo cela démontre que le travail en hauteur est possible en protection collective.
J - F de Richemont
Ingénieur professionnel de France En sécurité du travail CSPS 1