Chaque année, l'Organisation de coopération et de développement économiques passe au crible une trentaine d'indicateurs (temps d'instruction, salaires des profs, taille des classes, budget consacré à l'éducation...). L'édition 2016 porte sur les 35 pays membres et des pays partenaires.
De plus en plus, la durée des études s'allonge: entre 2005 et 2014, le taux de scolarisation des 20-24 ans dans l'enseignement supérieur s'est hissé de 29% à 33% dans les pays développés, tendance qui devrait se poursuivre, prévoient les auteurs du rapport.
Le taux de diplômés du supérieur s'établit lui à 35% chez les 25-64 ans et à 42% chez les 25-34 ans.
La progression est spectaculaire au Portugal, où "seuls 9% des jeunes étaient susceptibles d'obtenir une licence en 2005, contre 33% en 2010 et 35% en 2014".
L'obtention d'un diplôme universitaire s'avère rentable en termes d'insertion sur le marché du travail et de salaire.
Le taux de chômage est de 12,4% pour les adultes n'ayant pas dépassé le lycée mais descend à 4,9% pour les diplômés du supérieur. Le taux d’emploi atteint 80% après une formation de cycle court, 82% après une licence, 87% après un master et 91% après un doctorat.
Les diplômés du supérieur gagnent "près de deux fois plus" que les bacheliers s'ils sont titulaires d'un master ou un doctorat, environ 20% de plus s’ils ont suivi une formation de cycle court et 48% s’ils ont une licence.
Les pays bénéficient eux aussi de l'élévation du niveau qualification, via une diminution des dépenses d'aide sociale et une augmentation des recettes fiscales, souligne l'OCDE.
- Diplômés mais endettés -
Les systèmes éducatifs doivent "aider les élèves à acquérir les compétences dont ils ont besoin, à la fois pour garantir leur employabilité", mais aussi "pour leur permettre de continuer à apprendre durant toute leur carrière", dans un monde du travail "en constante évolution".
Reste que "la question de savoir qui, des pouvoirs publics ou des intéressés", doit financer les études "se fait de plus en plus pressante".
"Dans la conjoncture économique actuelle, de nombreux gouvernements peinent à réunir les fonds" pour "financer la demande d'éducation en hausse", soulignent les experts. Et certains responsables politiques estiment que ceux qui étudient devraient participer aux frais.
Si "les fonds publics financent toujours une partie très élevée de l'investissement dans l'éducation", les fonds privés "prennent de plus en plus d'importance pour certains niveaux d'enseignement": en moyenne, 30% des dépenses des établissements du supérieur sont financées par des entités privées.
Pour ne pas dissuader des personnes "qui en seraient capables" de poursuivre leurs études, "de nombreux gouvernements autorisent une différenciation des frais de scolarité", proposent des bourses ou des allocations, selon le rapport. "Au cours de la dernière décennie, de plus en plus d'étudiants" ont contracté un prêt public ou garanti par l'État pour finir diplômés, mais endettés.
Entre 2004-05 et 2014-15, le nombre d'étudiants en licence, master ou doctorat ayant contracté un prêt d'études a ainsi augmenté dans onze des 16 pays dont les données sont disponibles, dont la Colombie, le Brésil et l'Italie.
L'OCDE met toutefois en garde contre la tentation de coupes budgétaires dans l'éducation: elles peuvent certes permettre "une meilleure répartition des fonds publics et des gains d'efficience" mais aussi "altérer la qualité de l'éducation publique", en particulier quand cet investissement "est important pour renouer avec la croissance".
Quant à d'éventuelles baisses des salaires des professeurs, elles sont "mal perçues par l'opinion et peuvent même être contre?productives, car elles dissuadent les individus compétents de devenir ou de rester enseignants".
Les dépenses des pays de l’OCDE pour financer les établissements, du primaire à l'enseignement supérieur, représentent en moyenne 5,2% de leur PIB, pourcentage qui inclut à la fois les dépenses publiques et privées.
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