Les magistrats, qui ont passé au crible les comptes entre 2005 et 2014, critiquent dans un rapport le recours à des taxis concernant "une dizaine de bénéficiaires parmi les directeurs", qui a coûté près de 100.000 euros en 2013 et 2014, un "niveau élevé". Ils déplorent aussi les "niveaux assez élevés" des frais de réception ces dernières années.
Si la Cour reconnaît que "des mesures de sensibilisation ont été prises récemment par l'établissement", elle estime qu'il doit "veiller à ramener ces dépenses à un niveau plus compatible avec les contraintes financières actuelles".
Les magistrats notent aussi que Benjamin Millepied a été le seul de l'équipe dirigeante à bénéficier jusqu'à son départ en février 2016 d'une voiture de fonction avec chauffeur, "sans qu'il soit possible de déterminer en quoi cette exception se justifiait". Les voitures de fonction ont depuis été toutes supprimées.
La Cour estime que l'augmentation du nombre de spectacles et de représentations permettraient d’améliorer l’équilibre financier.
"Trop de nouvelles productions, notamment lyriques, ne donnent lieu à aucune reprise (40%) ou à une seule reprise (26%). Compte tenu des coûts de production élevés (...), l’Opéra ne peut plus se permettre une telle politique et doit désormais mieux amortir ses spectacles dans le temps", souligne le rapport.
"Force est de constater que les nouvelles productions attirent davantage que les reprises, surtout lorsqu'il s'agit de la troisième ou quatrième série d'un même titre", répond le directeur de l'Opéra Stéphane Lissner.
La Cour souligne que "l'établissement est parvenu à compenser la baisse de la subvention de l'État intervenue au cours de cette période par une politique dynamique de développement de ses ressources propres".
Mais "des progrès doivent encore être accomplis pour améliorer l'équilibre financier de l'activité de spectacle", écrivent les magistrats.
C'est notamment sur la masse salariale que l'Opéra devra concentrer ses efforts, estiment-ils, rappelant qu'elle représente environ 70% de ses dépenses.
L'Opéra de Paris, qui emploie 1.750 agents, devra notamment "s'employer à faire évoluer l'organisation et les temps de travail, dans le respect de ses objectifs financiers, afin de pourvoir augmenter le nombre de spectacles et de représentations donnés".
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