Cette nouvelle fuite fait suite à une première salve d'informations médicales confidentielles dévoilées mardi, au sujet de quatre sportives américaines en lice aux jeux Olympiques de Rio cet été.
Dans les deux cas, les données divulguées concernent des autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT), détenues par les sportifs pour l'usage de certaines substances. Les données qui ont fuité ne prouvent donc aucune infraction ni aucun contrôle antidopage positif puisque les sportifs cités par les hackers ont une autorisation médicale pour utiliser des médicaments inscrits sur la liste des produits interdits.
Plus que les informations qui en sont issues, c'est donc bien la nature et le modus operandi du piratage lui-même qui posent question.
Car l'AMA en est persuadée: il s'agit là de "représailles" pour lui faire payer sa lutte contre le "dopage d'Etat" en Russie. De lourdes sanctions ont frappé ce pays cet été puisque nombre de ses sportifs, dont quasiment toute son équipe d'athlétisme, n'ont pas eu le droit de participer aux JO.
- 'Fancy Bears' -
"Nous condamnons cette activité criminelle et nous avons demandé au gouvernement russe de faire tout ce qui était en son pouvoir pour que cela cesse", a fulminé Olivier Niggli, le directeur général de l'instance basée à Montréal, dans un communiqué.
Comme mardi, l'AMA a attribué le piratage au groupe Tsar Team (APT28), également connu sous le nom de "Fancy Bears", qui a publié ces données sur son site. Ce collectif est présenté par les spécialistes comme un groupe d'espionnage cybernétique russe.
Les données piratées émanent du système de gestion et de localisation de l'AMA (dit Adams), qui lui permet d'assurer le suivi des contrôles antidopage des sportifs. L'AMA assure que les mots de passe pour consulter Adams ont été obtenus en piratant des boîtes mail, ce qui a alors permis l'accès à des informations uniquement limitées aux JO de Rio.
La Russie, elle, a dénoncé les accusations selon lesquelles ces attaques seraient des représailles, et a assuré être prête à aider l'AMA dans la lutte contre les pirates informatiques.
"On ne peut pas lier la lutte contre les cyberattaques au rétablissement des droits des sportifs", a déclaré à la presse la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, en qualifiant de "déplacées" les accusations de l'AMA.
"S'il y a une demande d'aide (pour lutter contre les pirates, ndlr) et qu'elle nous est remise, bien sûr que nous le ferons", a pour sa part indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
- Froome: "Aucun problème" -
"La Russie se prononce toujours pour la lutte contre le crime cybernétique et invite tous les Etats et toutes les organisations internationales à coopérer dans ce domaine. La position de la Russie est très connue", a poursuivi M. Peskov.
Mercredi, le ministre russe des Sports Vitali Moutko avait assuré que son pays n'avait aucun lien avec les Fancy Bears.
Les données dévoilées jeudi concernent 25 sportifs de huit pays: dix Américains, cinq Allemands, cinq Britanniques, une Tchèque, une Danoise, une Polonaise, une Roumaine et un Russe.
Les plus connus sont les cyclistes anglais Bradley Wiggins et Christopher Froome.
"J'ai parlé très ouvertement de ces autorisations thérapeutiques aux médias et je n'ai aucun problème à ce que cette info ait fuitée", a réagi Froome dans un communiqué.
"En neuf ans dans ma carrière professionnelle, j'ai demandé à deux reprises une autorisation thérapeutique pour des problèmes d'asthme, et la dernière fois c'était en 2014", a-t-il ajouté.
Mardi, les hackers avaient cité les sœurs Venus et Serena Williams (USA, tennis), Simone Biles (USA, gymnastique), et Elena Delle Donne (USA, basket).
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