. Emery plus que jamais sous pression
Le PSG a beau avoir effectué son match le plus abouti de la saison face à Arsenal, la balance ne penche toujours pas du côté d'Emery au niveau des résultats. Ce qui rend le déplacement à Caen, vendredi en Ligue 1, d'autant plus crucial pour le destin du successeur de Laurent Blanc.
Les choix osés de l'Espagnol (titularisation d'Areola dans les buts, retours précipités de Thiago Silva, Maxwell et Aurier, Matuidi ailier gauche) se sont pourtant avérés judicieux contre les Gunners et sans la maladresse maladive d'Edinson Cavani, l'ancien entraîneur du Séville FC serait sorti grandi de son premier rendez-vous en Ligue des champions avec Paris.
Mais son équipe n'a plus gagné depuis trois matches, toutes compétitions confondues, et ce piètre bilan fait tâche pour le 4e club le plus riche du monde.
Le président Nasser Al Khelaifi a réitéré sa confiance en son entraîneur mardi et celui-ci ne paraît pas menacé à court terme. Mais une nouvelle contre-performance, qui plus est contre un adversaire modeste de L1, mettrait assurément le feu à la maison parisienne.
. Cavani, c'est dans la tête...
Il aurait pu, dû, être le héros de la soirée pour Paris et faire, pour un temps au moins, oublier Zlatan Ibrahimovic, dans l'ombre duquel il a rongé son frein ces trois dernières saisons. Mais voilà, malgré une ouverture du score aussi belle que précoce de la tête après seulement 42 secondes, Cavani n'a pas su capitaliser cette confiance soudainement retrouvée et il a, comme d'habitude, gâché trop d'occasions.
Après la rencontre, Unai Emery préférait voir le verre à moitié plein, en dépit d'une frustration légitime mais contenue: "Se créer des occasions c'est une première chose. Après, avec la confiance, le travail, on met les buts. Le plus important c'est de se créer des occasions, c'est comme ça qu'il continuera à marquer".
Le souci du technicien basque, c'est l'absence de concurrence au poste de N.9 et donc d'alternative au "Matador", du fait d'un mercato parisien très bancal. Jesé n'est pas dans le coup, Hatem Ben Arfa n'est pas calibré pour le poste d'avant-centre et Jean-Kevin Augustin est encore trop tendre. De quoi expliquer le soutien sans faille affiché par Nasser Al Khelaifi à l'Uruguayen: "J'ai confiance en Cavani. C'est l'un des meilleurs attaquants du monde et je ne m'inquiète pas".
Il n'empêche, la maladresse chronique de l'ancien Napolitain soulève des questions, autant d'ordre technique (comment peut-on être aussi précis de la tête qu'inhabile de ses pieds?) que mental.
Pour Arsène Wenger, la réponse semble surtout résider dans la tête: "Je lui dirais de se relâcher", a-t-il préconisé.
. Des joueurs sous tension
Face aux Gunners, Emery a pris des options fortes, se permettant de se passer d'Hatem Ben Arfa, resté en tribunes, lui qui rêvait de briller en Ligue des champions au Parc. Le technicien basque, insatisfait du rendement et du travail de la tête de gondole du recrutement parisien, a simplement expliqué: "Les meilleurs qui devaient jouer étaient là".
Connu pour ses brouilles avec ses anciens entraîneurs, comme Didier Deschamps à Marseille, Ben Arfa n'a aucunement manifesté sa déception. Mais jusqu'à quand durera la patience de cet enfant terrible du foot français?
Autre sacrifié: Thiago Motta, qui a vécu l'essentiel de la partie sur le banc. L'Italien, un des patrons du vestiaire, avait pourtant appelé chacun "à faire plus", vendredi après le nul contre Saint-Etienne (1-1). Comment a-t-il accueilli ce choix ?
Marco Verratti a peu de craintes de voir son statut de titulaire s'effriter et il retrouve peu à peu son meilleur niveau. Mais il fait de nouveau preuve d'une grande nervosité en ce début de saison, un défaut qu'il semblait avoir corrigé avec Blanc. Ses deux jaunes et son exclusion, mardi, viennent s'ajouter à l'avertissement récolté pour contestation contre les Verts. Une preuve de plus que la sérénité a bel et bien disparu du vestiaire parisien.
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