"J'ai voulu porter plainte parce que j'ai été choquée" par "la ligne de défense de Denis Baupin", début juin dans l'Obs, "qui consistait à dire que toutes ces femmes avec qui il avait essayé d'avoir des relations sexuelles ne comprenaient pas que c'était du libertinage", a expliqué Véronique Haché au micro de France Inter. "C'est encore une façon de renvoyer aux femmes une image d'elles négative, sur le thème +T'es pas assez intelligente pour comprendre ce que je veux faire+".
Selon la radio, les faits qu'elle invoque remontent à 2004, alors qu'elle était conseillère transports du maire de Paris Bertrand Delanoë. Denis Baupin serait entré dans son bureau "un jour de juillet", selon son témoignage rapporté par la radio, et aurait suggéré "à plusieurs reprises qu'ils aient une relation sexuelle".
Véronique Haché a déposé plainte le 16 juin devant les policiers de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne) de la PJ parisienne, a confirmé à l'AFP une source judiciaire.
De source proche de l'enquête, on précise qu'elle a été entendue deux fois par les enquêteurs. C'est au cours de la seconde audition qu'elle a déposé plainte pour des faits de tentative d'agression sexuelle.
Les faits invoqués remontant à 2004 seraient donc prescrits.
"Que le système judiciaire vienne me dire à moi que c'est prescrit. Ce n'est pas à moi de m'autocensurer", a lancé Véronique Haché sur France Inter.
"Il y a un moment il faut qu'on se dise +Je parle+. Quelle que soit la conséquence, j'ai le droit de parler et je ne suis pas toute seule", a encore dit celle qui essaie depuis un an de lancer une application numérique pour permettre aux femmes de témoigner de faits de harcèlement ou d'agression dans la rue.
"Je pense que le vrai sujet aujourd'hui c'est de savoir quels sont les outils et quels sont les dispositifs qui sont mis à la disposition des femmes pour les aider à parler et pour les aider à témoigner, parce que je pense qu'il faut y aller, il ne faut pas avoir peur et il faut qu'on se serre les coudes", a-t-elle poursuivi.
Le scandale avait éclaté le 9 mai avec de premières révélations par Mediapart et France Inter qui citaient huit témoignages, quatre de femmes écologistes parlant à visage découvert - dont trois ont porté plainte - et quatre anonymes.
A ce stade, quatorze femmes se disant victimes de Baupin ont témoigné dans les médias. Elles ont toutes été entendues par les enquêteurs sur des faits pouvant relever de l'agression sexuelle et du harcèlement sexuel. Dans la plupart des cas, ils portent a priori sur une période couverte par la prescription
Lors de son audition début août, Denis Baupin a remis aux enquêteurs son téléphone contenant selon lui des SMS échangés avec certaines de ses accusatrices. Il est en cours d'exploitation.
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