Début septembre 2016, Philippe Duron, député du Calvados sur la première des six circonscriptions du département, a fait sa dernière rentrée politique. Mais pour lui, le "combat continue".
Pourquoi avez-vous décidé de ne pas vous représenter aux élections législatives de 2017 ?
"Est venue pour moi l'heure de passer la main. Mais je ne dis pas stop à la politique. Il y a un temps pour tout. Je suis député depuis 20 ans et j'ai fait trois mandats pleins. Il faut penser à transmettre. L'avenir, c'est une génération plus jeune, des gens qui ont d'autres compétences et qui sont en phase avec leur époque. A 69 ans, il est temps que je me retire."
Philippe Duron explique les raisons pour lesquelles il ne sera pas candidat en 2017, aux législatives
Quel candidat soutiendrez-vous à votre place ?
"Lors de la prochaine campagne, je mènerai le combat derrière mon suppléant actuel, Eric Vève. Je me retire pour lui laisser la possibilité de conserver la circonscription à gauche. C'est un garçon de grande qualité. Juriste, il a une très bonne connaissance de la conception des textes de loi. Il a une expérience politique de terrain étant conseiller départemental depuis deux mandats et pour avoir fait un remarquable travail à Caen au syndicat de transport. Il a toute ma confiance."
Votre successeur à la mairie de Caen, Joël Bruneau, vient d'entrer dans la deuxième partie de son mandat. Quel est votre regard sur son action ?
"Je ne partage pas sa vision sur la baisse des 1% des impôts locaux. Cette baisse est insensible pour les Caennais, d'autant que les bases augmentent, et qu'elle ne concerne que l'impôt de la ville et non pas ceux de l'agglomération, du département ou de la région. Il se prive là d'une grande capacité d'investissement.
Je regrette également ses choix en termes d'aménagement urbain. Exemple avec la place de la République qui avec son histoire méritait un concours d'architectes. Ce n'a pas été le cas. Nous déciderons le 26 septembre du candidat retenu pour aménager cette place, mais j'ai peur que le projet manque d'ambition."
Sur le plan national, quels sont les dossiers qui vont animer votre fin de mandat ?
"Je m'investis essentiellement sur les questions de transport. Fin septembre, nous présenterons à l'assemblée nationale un rapport parlementaire pour savoir quelles technologies l'Etat devra accompagner dans la production de véhicules automobiles. La Norvège, par exemple, interdira à partir de 2025, les voitures conçues avec un moteur thermique. C'est un enjeu essentiel pour l’environnement, mais également pour le dynamisme économique de la France. Je suis également le rapporteur d'un projet sur la liaison ferroviaire entre la gare de l'est et l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Il s'agit d'un projet dont le coût est estimé à 1,4 milliard d'euros qui doit permettre d'offrir des navettes toutes les 15 minutes et pour une durée de trajet de 20 minutes."
Vous qui connaissez bien le dossier, que pensez-vous du transfert de la gestion des trains en Normandie de l'Etat à la Région ?
"Je comprends pourquoi Hervé Morin l'a fait, avec notamment la promesse de l'Etat d'acheter des trains neufs. Mais cela présente deux inconvénients : les Normands doivent désormais financer les déficits actuels et à venir de ces lignes, et surtout, l'Etat n'est plus partie prenante du développement de la Ligne nouvelle Paris-Normandie. Ce dossier ne sera désormais plus géré que par les Conseils régionaux de Normandie et de l'Île de France. Par exemple, l'Etat a donc renoncé à construire la gare de la Défense, indispensable à cette ligne et dont le montant est estimé à deux milliards d'euros ".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Avec la confortable retraite d'office qu'ils ont tous, il n'est pas à plaindre.
Un politicien type...bref bye bye