Les 28 élus démis de leurs fonctions ont été remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir, a précisé le ministre dont les propos ont été reproduits par l'agence de presse Dogan.
Les mairies ne peuvent être contrôlées plus longtemps par "les terroristes ou leurs chefs qui donnent des instructions de Qandil (bastion du PKK en Irak)", a estimé M. Soylu.
L'organisation du PKK - considérée par Ankara et ses alliés occidentaux comme un groupe "terroriste" - et l'armée turque ont rompu il y a un an un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités, entamées en 1984.
Les mairies concernées sont situées en grande partie dans des régions du sud-est de la Turquie et peuplées en majorité de Kurdes. Certaines d'entre elles, telles Sur et Silvan dans la région de Diyarbakir, Nusaybin dans celle de Mardin, sont connues pour abriter des centres de la rébellion kurde du PKK.
24 des 28 maires sont accusés d'avoir des liens avec la milice kurde et les quatre autres avec la confrérie güleniste, a dit le ministre de l'Intérieur, précisant que 12 d'entre eux étaient déjà emprisonnés.
Cette réorganisation a été mise en œuvre dans le cadre de l'état d'urgence décrété après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
"C'est une violation des droits de l'homme" et des "traités internationaux", a réagi le parti HDP (Parti démocratique du peuple, prokurde) dans un communiqué. "Il n'y a pas de différences entre bombarder un Parlement élu par le peuple et déloger des élus municipaux" désignés en 2014, a-t-il estimé.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, au moment de la tentative de putsch en Turquie, le Parlement turc avait été bombardé à Ankara.
Le HDP a invité le gouvernement à cesser de "profiter" de la situation qui prévaut depuis le 15 juillet, avertissant que ces évictions de maires élus pourraient "amplifier les tensions dans la région".
Des échauffourées ont éclaté entre manifestants, rassemblés devant les mairies d'Hakkari et de Suruç, dans la région de Sanliurfa, et policiers peu après l'annonce de la décision des autorités turques.
A Diyarbakir, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau pour déloger les contestataires, selon un journaliste de l'AFP.
"Etre élu ne donne pas le droit de commettre un crime", a répondu sur le réseau social Twitter le ministre de la Justice Bekir Bozdag, balayant les critiques sur une carence démocratique.
Dans un communiqué, l'ambassade des Etats-Unis s'est dite "préoccupée par les affrontements dans le sud-est de la Turquie", tout en affirmant que "la Turquie a le droit de se défendre" face au "terrorisme" et en espérant l'organisation de nouvelles élections municipales dans ces villes.
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