Dans la flopée des SMS de félicitations qu'elle a reçus après avoir terrassé la Tchèque Karolina Pliskova (6-3, 4-6, 6-4) en finale, l'un était signé d'un simple "Steffi".
La Steffi en question dispose d'un des plus beaux palmarès de l'histoire du tennis avec ses 107 titres, dont 22 en Grand Chelem, entre 1982 et 1999 ou encore ses 307 semaines en tête du classement mondial.
C'est vers elle que Kerber s'était tournée au printemps dernier lorsqu'elle a connu une phase de doute après la conquête de son premier titre majeur, l'Open d'Australie, en janvier. Graf l'a accueillie à Las Vegas, où elle vit avec son mari, Andre Agassi, et elle l'a remise sur les rails après quelques discussions.
"Cela a toujours été mon idole, elle l'est toujours, je lui ai dit plusieurs fois, c'est une championne modèle", insiste Kerber.
- 'Ma propre histoire' -
"Elle a fait tant de choses pour le tennis en Allemagne. Mais il est important que j'écrive ma propre histoire", martèle-t-elle aussitôt, comme si elle voulait balayer les inévitables comparaisons.
Comme Graf, Kerber, née à Brême dans une famille d'immigrés polonais, a commencé le tennis sous la direction de son père, mais la comparaison s'arrête là.
A la différence de celle qui est considérée comme la meilleure joueuse du XXe siècle, Kerber n'était pas une prodige et s'est vite soustraite, à 17 ans, à l'omniprésence et à l'intransigeance de Slawomir, son père, ancien honnête joueur de tennis en Pologne devenu homme d'entretien d'un complexe sportif de Kiel, où la petite Angelique a frappé ses premières balles à 3 ans.
Quand Graf, surveillée de près par son père Peter, a fait ses débuts à 13 ans sur le circuit WTA, atteint le dernier carré de l'US Open 1985 à 16 ans et remporté l'année suivante son premier titre, Kerber a progressé petit à petit dans la hiérarchie mondiale.
En 2011, elle se fait un nom lorsqu'elle atteint le dernier carré de l'US Open, déjà, à la surprise générale, alors qu'elle n'avait jamais dépassé le 3e tour en Grand Chelem et qu'elle pointait au 92e rang mondial en début de tournoi.
"J'ai connu des hauts et des bas dans ma carrière, ce qui m'arrive maintenant arrive au bon moment, je n'étais pas du tout prête avant", reconnaît-elle volontiers.
- Attitude négative -
Elle a longtemps traîné la réputation d'une joueuse caractérielle, contestant trop souvent les décisions arbitrales, à la limite du fair-play avec ses adversaires.
"A cause de cette attitude négative, j'ai perdu beaucoup de matches, je restais focalisée sur un point perdu pendant longtemps, j'ai beaucoup travaillé sur cela", admet-elle.
Sous la direction de Torben Beltz, son entraîneur depuis qu'elle est sur le circuit, à l'exception de quelques mois en 2014 où ils ont chacun voulu "voir autre chose", elle explose en 2012 en remportant ses premiers titres et entrant dans le top 5.
Fin 2015, alors qu'elle vient de réaliser sa meilleure saison (quatre titres), elle veut réussir, enfin, en Grand Chelem et décide de travailler sa condition physique comme jamais et de développer un tennis plus offensif.
Résultat, elle surprend Serena Williams en finale à Melbourne, atteint la finale de Wimbledon, où l'Américaine prend sa revanche, avant de triompher à "Flushing" et de déloger la "reine Serena" de la première place mondiale qu'elle occupait depuis 186 semaines, record d'une certaine Steffi Graf égalé.
"J'ai toujours voulu gagner un titre majeur et j'en ai maintenant deux, personne ne pourra me les enlever", sourit-elle, impatiente d'amener son nouveau trophée à Puszczykowo, en Pologne, où vit sa grand-mère.
"Pareil pour la première place mondiale, quoi qu'il arrive d'ici la fin de l'année, j'ai été N.1, c'était mon rêve", insiste "Angie".
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