Un à un, les candidats de la gauche anti-Hollande à la présidentielle se sont succédé sur la grande scène de l'Agora du quotidien L'Humanité pour s'adresser à un public très largement composé de communistes.
Le PCF, par la voix de son secrétaire national Pierre Laurent, a lancé vendredi un nouvel appel aux "forces progressistes" pour la mise en place d'"axes communs" de programme afin d'aboutir à une candidature unique en 2017 et d'éviter un duel droite-extrême-droite au second tour.
"Je dis à tous les candidats déclarés qu'on ne peut pas y arriver en faisant simplement appel au ralliement des autres candidats", a prévenu M. Laurent, devant un parterre de personnalités, parmi lesquelles l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, l'écologiste Cécile Duflot, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon mais aussi Danielle Simonnet et Eric Coquerel, responsables du Parti de gauche.
A cette interpellation, les candidats ont répondu diversement. "On est en retard!" a prévenu M. Mélenchon, qui s'est lancé en février dans la course contre l'avis du PCF, en comparant la situation actuelle à celle de 2011 où il était allié avec le PCF.
"A la Fête de l'Huma (...), je suis venu avec le programme +l'Humain d'abord+ (le programme commun du Front de Gauche pour la présidentielle de 2012, ndlr) à la tribune! On est en retard par rapport à la dernière fois!" a-t-il tancé les communistes, recueillant un mélange d'applaudissements soutenus et d'yeux baissés.
A ceux qui l'accusent de personnaliser un scrutin qu'il critique par ailleurs, il a répondu: "ne biaisons pas (...) je ne suis pas un type qui sort de l'ENA et qui se demande s'il va être à gauche ou à droite et s'il va faire ministre ou président de la République. Ma vie est faite!"
- Montebourg hué... et applaudi -
Les deux anciens ministres socialistes Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, qui se sont ensuite succédé à la tribune, ont préféré parlé de "convergences" à la gauche du gouvernement.
"La réalité, (...), c'est que les cheminements que nous faisons les uns les autres sur la question sociale, la question démocratique, la question européenne, se croisent, convergent, font chemin commun", a constaté M. Hamon, citant des rapprochements possibles sur la réforme institutionnelle ou le changement de modèle de développement vers une économie plus sobre écologiquement et tournant moins autour de la seule croissance.
M. Montebourg a estimé de son côté qu'il était possible "d'avancer ensemble" sur "de nombreux points", citant "la question de la République nouvelle, appelée VIe République, la question de la fin de l'austérité européenne, la question des services publics".
"Ce sont là des points importants qui peuvent structurer une offre politique de gauche rassemblant l'ensemble des composantes de la famille de gauche pour éviter un nouveau 21 avril 2002", a poursuivi le chantre du made in France, longuement hué à son arrivée mais plusieurs fois applaudi par la suite.
Une chose est sûre, tous s'entendent déjà sur leur opposition à la loi travail comme solution pour lutter contre le chômage. Ce devait être, en fin d'après-midi, le sujet de la table-ronde réunissant sept syndicats dont Force ouvrière, présente pour la première fois à la Fête de l'Humanité.
"Accueillir l'ensemble des sept organisations syndicales (...), nous voyons dans leur unité un encouragement fort à construire l'unité politique", a déclaré Pierre Laurent en rappelant la 13e journée de mobilisation prévue jeudi pour réclamer l'abrogation du texte.
C'est la première fois qu'un dirigeant de FO, qui avait fait scission avec la CGT en 1947 contre l'emprise du Parti communiste, se rend à la Fête de l'Huma, signe d'une alliance de circonstance entre les deux organisations qui depuis le début de la mobilisation en mars contre la loi travail marchent main dans la main.
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