Une centaine d'ouvriers travaillaient au moment de la déflagration dans ce bâtiment de quatre étages de Tongi, une ville industrielle à quelques kilomètres au nord de Dacca, la capitale bangladaise.
Le bilan s'est alourdi à 25 morts, a déclaré à l'AFP Parvez Mia, un médecin de l'hôpital public de Tongi. Un précédent bilan faisait état d'au moins 15 tués.
"La plupart présentaient des brûlures. Nous avons envoyé ceux qui sont dans un état critique dans les hôpitaux de Dacca", avait-il dit auparavant.
Des policiers ont dit craindre que des victimes soient toujours piégées à l'intérieur de l'usine Tampaco Foils qui fabrique notamment des emballages plastiques de produits alimentaires pour des clients locaux et étrangers comme British-American Tobacco Bangladesh et Nestle Bangladesh, selon le site internet de l'entreprise.
"L'incendie n'est toujours pas sous contrôle", a déclaré à l'AFP l'inspecteur Sirajul Islam, disant craindre que le bilan ne s'alourdisse.
"Ce que nous avons compris, c'est qu'il y avait des produits chimiques stockés au rez-de-chaussée, ce qui a fait que les flammes se sont propagées très vite", a expliqué à l'AFP Tahmidul Islam, un haut responsable de la police bangladaise.
"Je travaillais dans le bureau lorsque j'ai entendu une explosion et senti un tremblement. D'un coup, le plafond m'est tombé dessus", a raconté à l'AFP Mohammed Rokon, un électricien de 35 ans, qui en a finalement réchappé avec des blessures superficielles.
"J'ai failli perdre conscience. Mais je me suis forcé à sortir avec l'aide de la lumière de mon téléphone", a-t-il raconté sur son lit d'hôpital.
Rubel Hossain, un technicien, était sur le point d'arriver à l'usine lorsque l'explosion s'est produite. "Je me sens à la fois chanceux et meurtri", a-t-il confié, le visage couvert de larmes et le tee-shirt maculé de sang après avoir aidé les survivants à fuir les flammes.
Le drame frappe au moment où les familles se préparent à célébrer l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice.
"Mon frère Delwar Hossain nous avait dit hier soir qu'il nous emmènerait chez nous à Sherpur. Maintenant il va être enterré là-bas", dit Khaleda Begum, la soeur d'un ouvrier victime de l'incendie.
Une commission d'enquête a été mise en place par le département des inspections industrielles, a déclaré le chef de ce service Syed Ahmed. "Ils rechercheront pourquoi le feu s'est déclaré et si l'usine ne bénéficiait pas des mesures de sécurité requises. Ils feront également des suggestions pour améliorer la sécurité des usines", a-t-il affirmé. Faute de normes de sécurité correctement respectées, accidents et incendies sont fréquents au Bangladesh, deuxième exportateur de produits textiles au monde après la Chine.
Un incendie dans l'usine de Tazreen à Dacca, non loin de Tongi, en 2012, avait tué 111 salariés, nombre d'entre eux n'ayant pu s'échapper faute d'issue de secours.
Six mois plus tard, plus de 1.100 personnes avaient trouvé la mort lors de l'effondrement du complexe textile du Rana Plaza de Savar, un faubourg de Dacca, une catastrophe qui avait mis au jour les conditions de sécurité effroyables au Bangladesh.
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