Le pèlerinage à La Mecque est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.
Les pèlerins vont d'abord se rendre dans la vallée de Mina, à quelques kilomètres à l'est de La Mecque, avant d'entamer l'ascension du mont Arafat, premières étapes de cinq jours de rituel.
Gérer les flux ininterrompus de pèlerins, organiser leur accueil, leur transport et garantir leur sécurité représente une énorme opération logistique dont la gestion par l'Arabie saoudite sera cette année scrutée de près.
Ryad avait en effet fait l'objet de vives critiques après la bousculade la plus meurtrière de l'histoire du hajj, le 24 septembre 2015, survenue lors du rituel de la lapidation de Satan, qui aura lieu cette année lundi.
Au moins 2.297 fidèles avaient péri dans ce drame, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers.
L'Arabie saoudite avait elle communiqué un chiffre de 769 morts, et les résultats d'une enquête lancée par les autorités n'étaient toujours pas communiqués près d'un an plus tard.
L'identification des victimes avait été difficile et des gouvernements avaient dénoncé la confusion entourant le sort de leurs ressortissants.
Pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise, Ryad assure avoir pris de nouvelles mesures, notamment la création d'un bracelet électronique stockant les données personnelles de chaque pèlerin. Aucun chiffre n'a cependant été donné sur la proportion de fidèles équipés de ce bracelet.
Abdelatti Abou Zayan, pèlerin libyen de 44 ans, se dit cependant confiant dans l'organisation des autorités saoudiennes après avoir assisté à la prière du vendredi dans la Grande mosquée de La Mecque.
- Les Iraniens privés de hajj -
"C'était un sentiment incroyable, des millions de gens sont venus prier à la mosquée et Dieu merci, tout s'est bien passé", a-t-il dit à l'AFP.
"Nous sommes prêts à tout ce qui pourrait arriver", a affirmé pour sa part, sourire aux lèvres, Hawa Chemsia, une Nigériane de 27 ans, assise sur un trottoir face à la Grande mosquée. La bousculade de l'an dernier, "j'en ai entendu parler, mais ça ne m'a pas empêché de venir", ajoute-t-elle.
Des dizaines de milliers d'Iraniens seront eux privés de pèlerinage cette année, et ce pour la première fois depuis près de trois décennies.
Sur les 60.000 qui s'étaient rendus en 2015 à La Mecque, 464 avaient péri dans la bousculade, provoquant la colère de Téhéran, dont les relations étaient déjà très tendues avec Ryad, notamment au sujet des conflits en Syrie et au Yémen.
Suite au drame, et en dépit de négociations, les deux puissances régionales rivales ne sont pas parvenues à trouver un accord pour l'envoi des Iraniens au pèlerinage, échangeant cette semaine des invectives qui ont atteint un niveau inédit.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a estimé que la famille royale saoudienne "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam alors que le grand mufti saoudien Abdel Aziz ben al-Cheikh a lancé que les Iraniens n'étaient "pas des musulmans".
L'Arabie saoudite "ne pense même pas aux mesures de sécurité" pour le pèlerinage, a affirmé Saïd Ohadi, chef de l'organisation iranienne du hajj. Vendredi, des milliers d'Iraniens ont défilé à Téhéran sous des pancartes proclamant qu'ils ne "pardonneraient jamais" à l'Arabie saoudite leur exclusion du hajj.
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