C'est dans une ambiance bien spéciale que s'est déroulée l'audience du mercredi 7 septembre 2016 au cours de laquelle le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) a jugé un homme de 70 ans pour violences conjugales. Le 7 décembre 2014, une femme est admise à la clinique du Parc. Elle présente de graves lésions vertébrales qui lui vaudront deux interventions chirurgicales et trois mois d'incapacité de travail.
« J'ai passé la nuit au sol »
Elle explique aux médecins qu'elle s'est disputé avec son mari la veille au soir, que celui-ci l'a attrapé par le bras et qu'elle est tombée contre une porte. Elle ajoute qu'elle a passé la nuit au sol. Soupçonnant qu'il puisse s'agir d'une femme battue les médecins insistent, alors elle poursuit : « J'ai passé la nuit au sol, j'ai demandé à mon mari d'appeler mon frère pour me secourir mais il ne l'a pas fait. Il m'a juste glissé un coussin sous la tête. Depuis dix ans les violences s'aggravent, je ne sais pas si je dois porter plainte. » C'est donc la clinique qui alertera la police.
Aspergée de bombe lacrymogène en 2012
Il ressort qu'une plainte avait été déposée en 2012. Le prévenu ayant aspergé sa femme et sa fille de bombe lacrymogène, ceci suivit de coups sur la tête. Leur fille témoigne alors de maltraitances envers sa mère allant jusqu'aux menaces de mort.
« C'est de ma faute, je l'avais énervé »
Néanmoins, durant toute la durée de l'audience, la victime va défendre bec et ongles son mari. « En 2012, c'est de ma faute, je l'avais énervé... mais il n'a jamais été violent. » A un moment Béatrice Dupuis, la présidente, sent sa patience vaciller : « Mais alors, madame, prenez la place du prévenu ! En 2012 votre faute, en 2014 celle de personne ! » De son coté, l'homme maintient qu'elle est tombée d'un escabeau en changeant une lampe et qu'avec ses prothèses de hanches il n'a pas pu la relever.
Séjours en psychiatrie
Le prévenu a déjà effectué des séjours en psychiatrie pour dépression. Décrit comme directif, rigide, il est déclaré responsable de ses actes. Pour le procureur, ainsi que pour la cour, il ne fait aucun doute que se tient devant eux une femme maltraitée et sous emprise. L'homme est donc déclaré coupable et condamné à 6 mois de prison, dont 3 mois fermes aménageables assortis de 24 mois de mise à l’épreuve. Obligations de soins psychiatriques et psychologiques lui sont faites.
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