Agées de 39, 23 et 19 ans, "radicalisées, fanatisées", elles "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Lors de l'opération menée en fin d'après-midi à Boussy-Saint-Antoine, à 25 km au sud-est de Paris, un policier a été blessé d'un coup de couteau à une épaule par l'une des trois femmes, qui a été blessée aux jambes par balle par un tir de riposte des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Interrogé sur place dans la soirée par une journaliste de l'AFP, un riverain, Joachim Fortes Sanchez, 21 ans, dit avoir vu les trois femmes avant leur interpellation.
Elles "avaient l'air stressées, elles regardaient partout autour d'elles", raconte-t-il. Au moment de l'arrestation, "une jeune femme a sorti un couteau et a frappé un policier au niveau du ventre. Ça s'est passé très rapidement".
Bernard Cazeneuve, qui a salué "l'action exemplaire" des services d'enquête et de renseignements dans ce qui a été une "véritable course contre la montre", a précisé que les jours du policier, hospitalisé, n'étaient pas en danger.
Un message d'alerte sur un risque d'attentat dans les gares parisiennes et en Essonne, le département au sud de la capitale dont dépend Boussy-Saint-Antoine, avait été envoyé dans la journée aux policiers, a souligné une source policière, qui estime que le réseau, activé de l'étranger, préparait un attentat jeudi.
La jeune femme blessée, âgée de 19 ans, était recherchée car elle est une des filles du propriétaire de la voiture retrouvée avec les bonbonnes de gaz. Selon une source proche de l'enquête, elle réside, comme son père, dans la banlieue nord de Paris.
Quatre personnes ont déjà été arrêtées et se trouvaient encore jeudi soir en garde à vue. "Il s'agit de deux frères et de leurs compagnes", a également précisé à l'AFP une source proche de l'enquête, sans préciser quel était leur rôle éventuel dans cette affaire.
- Nouvelle forme d'attaque -
Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été relâché mardi soir à l'issue de sa garde à vue, mais les policiers étaient à la recherche de deux de ses filles.
Les enquêteurs cherchent toujours à comprendre pourquoi cette berline, une Peugeot 307, aux feux de détresse allumés et sans plaques d'immatriculation a été garée en plein Quartier Latin, zone très touristique à quelques centaines de mètres de Notre-Dame de Paris.
A l'intérieur de la voiture, les cinq bonbonnes de gaz et trois bouteilles de gasoil faisaient craindre aux policiers un projet d'attentat. Mais aucun système de mise à feu n'a été retrouvé sur place. Un carnet de notes en arabe a également été retrouvé et est en cours d'exploitation, selon la source proche de l'enquête.
La découverte de cette voiture est prise très au sérieux étant donné le contexte de menaces d'attentats en France. Jeudi, François Hollande a évoqué des "tentatives" d'attentat déjouées "ces derniers jours", lors d'un discours consacré à "la démocratie face au terrorisme".
L'enquête préliminaire ouverte par le parquet antiterroriste de Paris vise le chef d'association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Après les mitraillages, les attaques au couteau ou à la veste explosive, les services spécialisés craignent "une nouvelle forme d'attaque" avec "le dépôt d'engins explosifs" dans des lieux rassemblant une foule importante, a admis le patron de la DGSI Patrick Calvar le 10 mai devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale.
Le 14 juillet à Nice, un Tunisien de 31 ans a tué 86 personnes en fonçant à bord d'un camion sur la foule rassemblée pour assister au feu d'artifice de la fête nationale, quelques mois après les tueries du 13 novembre à Paris au cours desquelles 130 personnes avaient trouvé la mort.
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