"Nous pensons que le Nord a mené aujourd'hui un test nucléaire", a dit un responsable du ministère sud-coréen de la Défense à l'agence sud-coréenne Yonhap. Séoul considère que "l'explosion a dégagé environ 10 kilotonnes, la plus puissante menée par le Nord pour l'instant", a-t-il ajouté.
Le troisième essai nucléaire nord-coréen, en février 2013, était jusqu'alors considéré comme le plus puissant, dégageant une énergie estimée entre six et neuf kilotonnes.
La secousse, qui s'est produite à 00h30 GMT, a été signalée à proximité du site de Pyunggrye-ri le jour anniversaire de la fondation de la Corée du Nord en 1948.
De son côté, l'institut géologique américain USGS a indiqué que le tremblement de terre était en fait une "possible explosion" survenue en surface et non dans les profondeurs terrestres. L'institut n'était toutefois pas en mesure d'en déterminer l'origine.
De même, l'agence météorologique japonaise a jugé inhabituelle l'onde résultant de la secousse, "différente de celle produite par un tremblement de terre normal".
Son homologue sud-coréenne a estimé "probable" que la secousse ait en fait été un essai nucléaire, toujours selon Yonhap.
L'armée sud-coréenne a, quant à elle, indiqué qu'elle analysait la nature du séisme.
A Washington, la Maison Blanche a dit analyser l'explosion.
Au Japon, le Secrétaire général du cabinet Yoshihide Suga a convié une conférence de presse en urgence. "Nous pensons qu'il est possible que ce séisme se soit produit parce que la Corée du Nord a mené un essai nucléaire", a-t-il déclaré.
Selon la chaîne publique NHK, le ministère de la Défense se préparait à envoyer des avions militaires afin d'analyser des échantillons d'air et de détecter une éventuelle radiation.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a déclaré que si l'essai nucléaire était avéré, Tokyo riposterait par "une forte condamnation de la Corée du Nord... et un appel immédiat au Conseil de sécurité de l'ONU".
S'il était confirmé, cet essai nucléaire serait le cinquième mené par la Corée du Nord. Le dernier en date a eu lieu en janvier. Pyongyang avait alors annoncé avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire.
Pyongyang avait mené son premier essai nucléaire en 2006, s'attirant les foudres et des sanctions de la part des Nations unies.
- Sourd aux condamnations -
Si l'essai nucléaire était avéré, il entamerait encore un peu plus la confiance de son allié chinois et diminuerait la probabilité pour que reprennent les pourparlers à six (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Russie, Chine, Japon) sur le programme nucléaire nord-coréen, au point mort depuis 2008.
Lundi, le régime avait lancé trois missiles balistiques au large de sa côte orientale, comme une nouvelle démonstration de force pendant la réunion du G20 en Chine voisine.
Selon la Corée du Sud, les missiles se sont abîmés en mer du Japon - ou mer Orientale - moins de quinze jours après le tir d'un projectile par un sous-marin nord-coréen.
Dans la foulée, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait appelé au renforcement de l'arsenal nucléaire de son pays hermétique en qualifiant de "parfaits" ces derniers tirs de missiles balistiques.
Kim Jong-Un avait souligné la nécessité pour son pays "de poursuivre sur la lancée de ces réalisations miraculeuses en renforçant la force nucléaire, pas après pas, en cette année historique".
"La Corée du Nord doit comprendre que ses provocations ne feront que renforcer son isolement", avait répliqué le président américain Barack Obama.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné mardi à l'unanimité ces derniers tirs. Ses résolutions interdisent à la Corée du Nord tout programme nucléaire ou balistique mais malgré les sanctions très dures dont elle fait l'objet, elle n'a montré aucun signe de vouloir les abandonner.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.