La candidate démocrate a attaqué le républicain pour son antipatriotisme, jugeant "terrifiant" qu'il puisse "préférer" le président russe Vladimir Poutine au président américain Barack Obama, lors d'une brève conférence de presse inattendue sur le tarmac de l'aéroport de White Plains, dans l’État de New York.
Le candidat républicain avait rendu mercredi un hommage plus appuyé que d'habitude à l'homme fort du Kremlin. "Il a été un leader, beaucoup plus que notre président ne l'a été", avait-il lancé sur NBC.
Or pour Mme Clinton, franchir "le pas de préférer le président russe à notre président américain", "ce n'est pas seulement antipatriotique et insultant pour les habitants de notre pays et notre commandant en chef, c'est terrifiant".
Voulant montrer une stature de femme d'Etat, l'ex-chef de la diplomatie a promis que capturer le chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi serait "une priorité absolue" si elle accédait à la Maison Blanche, avant de rappeler une nouvelle fois, devant ses partisans à Charlotte (Caroline du Nord, sud-est), qu'elle avait participé à la décision sur la traque finale d'Oussama Ben Laden.
"Mettre la main sur Al-Baghdadi demande des efforts au plus haut niveau mais cela enverrait un message fort: personne ne peut diriger ou planifier des attaques contre les Etats-Unis et rester impuni", a déclaré Mme Clinton.
Elle a suggéré qu'à l'inverse son rival n'avait aucun projet pour venir à bout des jihadistes de l'EI. "Il dit qu'il a un plan qui est encore secret mais la vérité c'est qu'il n'en a pas", a raillé Mme Clinton. "Ce n'est pas seulement dangereux, ça le disqualifie" pour la Maison Blanche et son "caractère le rend inapte à devenir commandant en chef" des armées.
La démocrate a aussi jugé "déplacé" que le candidat républicain évoque mercredi sa rencontre avec des responsables du renseignement, organisée pour chaque candidat à la présidentielle. Le républicain avait assuré avoir compris, en décryptant leur "langage corporel", que ces responsables étaient mécontents de la politique menée par M. Obama.
"C'est complètement inapproprié. Et indiscipliné", a-t-elle affirmé, en annonçant qu'elle réunirait vendredi un grand symposium sur la sécurité nationale, avec des experts des deux camps politiques.
- Clinton, "gâchette facile" -
Une cinquantaine de ces experts -républicains- avaient dénoncé en août l'incompétence de Trump qui serait, selon eux, "le président le plus dangereux de l'histoire américaine".
Opposant lui aussi la gravité de la fonction présidentielle à la légèreté supposée des idées de M. Trump, le président Barack Obama avait moqué mercredi depuis le Laos les propos de Donald Trump sur les dossiers internationaux, déclarant qu'il suffisait d'écouter le milliardaire pour constater qu'il faisait des propositions "contradictoires", voire "carrément loufoques". Le candidat républicain n'est "pas qualifié" pour être président, a martelé M. Obama.
Le milliardaire new-yorkais a riposté dans l'après-midi, taclant sa rivale démocrate sur son vote en 2002, lorsqu'elle était sénatrice, en faveur de la guerre en Irak.
"Hillary Clinton a la gâchette facile", a-t-il lancé lors d'une visite à Cleveland, dans l'Etat-clé de l'Ohio.
"Elle s'est précipitée pour envahir, intervenir et renverser des régimes", a-t-il dit en direction de l'ancienne secrétaire d'Etat.
"Si j'avais été au Congrès au moment de l'invasion, j'aurais voté contre", a-t-il assuré.
"Les politiques d'Hillary Clinton ont semé la ruine en Libye, Irak et Syrie, la ruine absolue et la mort", a poursuivi le magnat de l'immobilier. "Ses politiques ont déchaîné l'EI, permis la propagation du terrorisme et mis l'Iran sur la voie des armes nucléaires", a asséné le candidat républicain. "C'est un désastre."
Il a également fait allusion à l'affaire des emails de l'ancienne chef de la diplomatie, assurant qu'elle avait fait disparaître des messages pour "cacher son activité criminelle".
Pour le porte-parole de Trump, Jason Miller, les déclarations de la candidate démocrate marquent des "attaques désespérées de la part d'une équipe de campagne qui échoue et plonge dans les sondages". L'écart s'est en effet réduit entre les deux candidats.
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