Les troupes prorégime ont repris aux insurgés le quartier de Ramoussa à la périphérie sud d'Alep, fermant ainsi hermétiquement les passages vers les secteurs tenus par les rebelles dans l'est de la deuxième ville du pays, principal front de la guerre en Syrie.
La Russie a mis tout son poids militaire pour permettre au régime de Bachar al-Assad, son allié, de l'emporter en envoyant ses avions bombarder intensément les groupes rebelles aidés de jihadistes dans la zone.
"Les forces du régime et leurs alliées ont réussi à reprendre le secteur de Ramoussa après des combats violents", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le reprise de Ramoussa réduit presque à néant les gains réalisés par les insurgés dans cette région depuis un mois.
Des combattants irakiens et iraniens sont venus renforcer les troupes du régime en début de semaine, d'après Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Le régime ne pouvait pas se permettre de perdre cette bataille, sinon il perdait tout".
"L'espoir qu'avaient les rebelles (de l'emporter) s'est éteint. Nous sommes revenus à la case départ avec un siège encore plus impitoyable. Ils n'ont plus ni Castello (au nord d'Alep) ni Ramoussa", a-t-il dit en parlant des deux principaux points de passage pour le ravitaillement des secteurs rebelles d'Alep.
"Venir en aide à Alep-Est nécessite désormais une aide internationale", selon lui.
Les rebelles et leurs alliés jihadistes avaient lancé le 31 juillet une offensive d'envergure leur ayant permis de briser un premier siège en ouvrant une route d'approvisionnement à travers Ramoussa, et de s'emparer d'autres secteurs.
Mais après d'intenses frappes russes qui ont donné l'avantage au régime, l'armée est parvenue à reconquérir les principales zones perdues.
La reprise de Ramoussa a permis aussi au régime de rouvrir son ancienne voie de ravitaillement pour les secteurs ouest qu'il contrôle dans la ville divisée d'Alep.
- Pénuries dans les quartiers rebelles -
Depuis une semaine, les pénuries ont refait leur apparition dans les quartiers rebelles, la marchandise se faisant rare et les prix montant en flèche, selon un correspondant de l'AFP sur place.
L'ensemble des supermarchés étaient fermés jeudi, en l'absence de stock de marchandises.
Chez les marchands ambulants, seuls les légumes généralement cultivés dans les jardins des Alépins comme les courgettes et les aubergines, étaient disponibles.
"Le prix du kilo de viande est passé de 3.000 livres (6 dollars) à 6.000", se plaint Ahmad, père de trois enfants dans le quartier Boustane al-Qasr.
Le régime syrien a par ailleurs nié jeudi avoir utilisé des gaz toxiques contre un quartier rebelle d'Alep.
"Le gouvernement dément l'utilisation de gaz toxiques par une quelconque institution officielle syrienne dans le quartier de Soukkari à Alep mercredi", affirme le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle syrienne SANA.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, s'était dite "préoccupée" mercredi par l'usage présumé d'armes chimiques à Alep, où des dizaines de personnes ont rapporté des cas de suffocation après le largage de barils d'explosifs par l'aviation du régime.
Mercredi, des frappes aériennes ont fait 11 morts parmi les civils dans le quartier rebelle de Soukkari, d'après l'OSDH.
Par ailleurs, le Croissant-Rouge syrien a évacué jeudi 11 malades dont quatre enfants de Madaya, a indiqué à l'AFP un médecin dans cette localité rebelle assiégée par le régime près de Damas. Sept des malades souffrent de méningite.
Dans le même temps, 11 personnes dont cinq malades ont été évacuées des villages de Foua et Kafraya, assiégés par les rebelles dans la province d'Idleb, selon un responsable local.
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