Ce nouveau développement intervient alors que l'armée afghane est déjà déployée sur plusieurs fronts depuis que les insurgés menacent d'également s'emparer de Lashkar Gah, capitale de la province voisine du Helmand, et de Kunduz, capitale de la province du même nom. Les talibans avaient déjà brièvement occupé Kunduz en 2015.
"Les talibans sont entrés dans la ville (de Tarin Kot) et combattent pour s'emparer du siège de la police et celui du NDS (agence de renseignement)", a déclaré à l'AFP Haji Bari Daad, un responsable tribal de Tarin Kot.
"Nous craignons qu'ils ne prennent d'assaut la prison pour libérer des insurgés captifs", a-t-il ajouté, une tactique déjà utilisée par les talibans lors de leur prise de Kunduz.
Tarin Kot est la capitale de la province d'Uruzgan (sud), une région grande productrice de pavot destiné la fabrication d'opium. La ville était depuis des mois quasiment assiégée par les talibans.
Jeudi, ses rues, ordinairement très animées, étaient vides et ses magasins fermés, tandis que les habitants faisaient tout leur possible pour fuir.
Les autorités de Tarin Kot ont plaidé pour des renforts et du soutien aérien d'urgence.
"Si des renforts n'arrivent pas, la ville va tomber aux mains des talibans", a déclaré à l'AFP le chef du conseil provincial d'Uruzgan, Karim Khademzai.
"Les rues sont vides et les magasins fermés", a-t-il ajouté, soulignant que les habitants n'avaient nulle part où aller, la ville étant encerclée par les insurgés.
Les services du président afghan Ashraf Ghani ont fait savoir que le gouvernement ne laisserait pas "Uruzgan devenir un sanctuaire pour les terroristes".
"Des renforts ont atteint la province, et le chef de la police locale et les responsables provinciaux sont au front pour combattre l'ennemi", a indiqué sur Facebook le porte-parole du président Ghani, Shahhussain Murtazawi.
Les talibans, réputés dans le passé être un mouvement plutôt rustique peu à même de mener de véritables offensives sur les villes, a fait preuve d'une redoutable efficacité dans ses attaques urbaines ces derniers mois.
Les forces afghanes, déployées sur des fronts multiples, peinent désormais à assurer la sécurité de provinces éloignées comme Uruzgan, où les forces australiennes, néerlandaises et américaines ont combattu pendant des années.
- Quitter "immédiatement" la zone -
Un habitant de Tarin Kot, Sabir Menawal, a indiqué à l'AFP que des combattants rebelles étaient entrés dans sa maison, située près du siège de la police, et y avaient pris position pour tirer sur les bâtiments officiels.
"Les talibans nous ont ordonné de quitter immédiatement la zone", a-t-il dit à l'AFP. "J'ai fui avec ma famille dans une zone plus sûre de Tarin Kot, mais nous craignons que les combats ne s'étendent là aussi", a-t-il ajouté.
Les talibans étaient parvenus dès mercredi jusqu'à sept kilomètres de la capitale en s'emparant d'avant-postes des forces de sécurité.
En s'approchant de Tarin Kot, les talibans avaient promis sur les réseaux sociaux de faire preuve d'indulgence à l'égard des forces gouvernementales à condition qu'elles se rendent sans conditions.
Le porte-parole du ministère de la Défense Mohammad Radmanish avait toutefois dénoncé mercredi cette "campagne de propagande", affirmant que les talibans seraient repoussés des faubourgs de la ville.
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