"Recommencez à jouer moche", implore le quotidien sportif A Bola en Une, ajoutant que la Selecçao "a manqué du pragmatisme montré en France". Oui, car Joao Moutinho a beau être technique, Raphaël Guerreiro et Bernardo Silva ont beau être entreprenants, c'est la "Nati" qui l'a emporté, contre le cours du jeu. Comme l'avait fait le Portugal cet été à l'Euro.
En finale du championnat continental, Ronaldo s'était blessé rapidement et sa sortie avait galvanisé ses partenaires. Puis Eder avait marqué le but le plus important de l'histoire du Portugal (1-0 a.p.). A Bâle mardi, rien de tout ça.
"En vérité, l'absence de Ronaldo s'est fait sentir fortement. La Selecçao s'est sentie orpheline de son capitaine, ne parvenant pas à transformer, cette fois-ci, cette faiblesse en atout", a synthétisé A Bola.
De là à parler de Ronaldo-dépendance, il n'y a qu'un pas. La mégastar du Real Madrid soigne toujours son genou blessé le 10 juillet. Mais le retour sur le terrain du triple Ballon d'Or est proche à en croire la presse madrilène.
Fernando Santos, le sélectionneur de la Selecçao, a dû se passer aussi pour ce match en Suisse de Renato Sanches, sa nouvelle pépite, également blessé. Mais le problème est ailleurs pour la presse portugaise. "Fernando Santos doit résoudre la question Eder, le héros de Paris. (A Bâle) l'avant-centre a été inefficace, ouvrant la question de son rôle à l'avenir dans cette sélection". La statue du buteur a été vite déboulonnée...
- Le Portugal habitué aux chemins de croix -
L'attaquant de Lille, incapable de trouver la faille, a écopé d'un remplacement-sanction à la pause, cédant sa place au retour des vestiaires à André Silva, qui n'a pas su se montrer plus tranchant. Le joueur de Porto avait hérité d'une petite attention lourde à porter, il est vrai : le N.7, celui de sa majesté Ronaldo...
"Le costume de champion d'Europe va très mal au Portugal, la qualification directe pour le Mondial-2018 sera plus difficile", tacle le quotidien généraliste de référence Publico.
C'est oublier que le Portugal a l'habitude des qualifications dans la douleur. Ce fut le cas sur la route du Brésil pour le Mondial-2014. En novembre 2013, la Selecçao avait ainsi dû franchir un barrage contre la Suède (avec laquelle Zlatan Ibrahimovic jouait encore).
Ronaldo avait alors porté sa sélection avec un but à l'aller (1-0) et un triplé d'anthologie au retour (3-2). L'équipe portugaise s'était également offert de belles sueurs froides en passant par la case barrages pour le Mondial-2010 et l'Euro-2012.
Souffrir est dans l'ADN du Portugal. Mais il vaut mieux que Ronaldo soit là, en forme sur le terrain, ou tout à côté, sur le bord de la touche, comme un coach bis, à encourager ses partenaires comme en finale de l'Euro. Ce qui n'était pas le cas en Suisse.
Le match Real Madrid-Sporting (club formateur de Ronaldo) mercredi prochain en Ligue des champions sera un bon indicateur de l'état de forme du capitaine portugais, avant deux nouvelles rencontres internationales en octobre qui devraient être plus faciles, contre Andorre et les Iles Féroé.
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