Les partisans du dirigeant, élu en 2013 et dont le mandat s'achève en 2019, sont aussi incités à défiler "dans tous les Etats" du Venezuela "en faveur de la paix".
Dans un climat politique tendu, les deux camps affichent des positions irréconciliables : les chavistes (du nom du défunt ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) crient à la tentative de coup d'Etat contre M. Maduro, très impopulaire dans un contexte de grave crise économique.
L'opposition - qui contrôle le Parlement depuis janvier - dénonce la "persécution" et la "répression" après plusieurs arrestations de militants et de manifestants.
Après une grande marche dans Caracas le 1er septembre ayant rassemblé 1,1 million de personnes selon les organisateurs, 30.000 selon le gouvernement, cette fois "ce sont les régions qui seront mises en avant", a annoncé le porte-parole de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre droit), Jesus Torrealba.
"Nous voulons accélérer la solution politique et électorale à cette crise", a-t-il ajouté.
Les défenseurs du projet de référendum sont appelés à se mobiliser face aux bureaux du Conseil national électoral (CNE). Cet organisme, accusé par l'opposition de ralentir le processus pour aider M. Maduro, a annoncé fermer ses délégations régionales par précaution.
La question du calendrier est cruciale : si le référendum a lieu avant le 10 janvier 2017 et est couronné de succès comme le prédisent les sondages, de nouvelles élections seront organisées.
S'il est organisé plus tard et que le "oui" l'emporte, alors Nicolas Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.
Ce qui est jeu, c'est un possible changement de modèle après 18 ans de socialisme au Venezuela : l'opposition se dit seule capable de sortir le pays pétrolier de sa violente crise économique, qui a fait exploser son inflation - le FMI prévoit 720% cette année - et vidé les rayons de ses magasins avec la chute des cours du brut.
- 'Tous les coups sont permis' -
Pour apaiser le mécontentement populaire, l'exécutif a récemment accéléré l'approvisionnement en produits de première nécessité, grâce à l'armée.
Et pour freiner les plans de l'opposition, il a déposé plusieurs recours en justice.
"Le référendum révocatoire n'a pas la moindre chance de se tenir cette année (...) S'il est organisé, ce serait vers mars" 2017, a affirmé le numéro deux du chavisme, Diosdado Cabello.
Le Tribunal suprême de justice (TSJ), accusé par l'opposition de servir les intérêts du gouvernement, a déjà invalidé presque toutes les décisions prises par le Parlement d'opposition et vient de déclarer nulles toutes celles qu'il prendra à l'avenir, en réaction à la réintégration de trois députés accusés de fraude électorale.
Les deux camps "veulent s'annuler l'un l'autre. Tous les pouvoirs s'affrontent et malheureusement, en guerre tous les coups sont permis", constate la sociologue Maryclen Stelling.
Outre la mobilisation face aux sièges régionaux de la CNE, l'opposition appelle ses partisans à une protestation symbolique à Caracas, en stoppant à 12H00 (16H00 GMT) toute activité et circulation automobile pendant 10 minutes.
"La feuille de route de la MUD, c'est de maintenir une participation sociale. Le défi de l'opposition est de rester active et pacifique dans la rue, en faisant pression pour le référendum", souligne l'analyste politique Luis Vicente Leon.
Prochaine étape dans la longue course d'obstacles vers un référendum : réunir quatre millions de signatures (20% de l'électorat) en trois jours, ce qui autorisera à organiser ensuite la consultation.
Le 13 septembre, le CNE doit communiquer la date de cette étape.
Pour maintenir la pression, l'opposition a prévu une nouvelle journée de mobilisation dès le lendemain.
Dans le camp de Nicolas Maduro, on minimise l'importance du mouvement pro-référendum, mais des fissures apparaissent : dans un entretien à l'AFP, Ana Elisa Osorio, ex-ministre de Hugo Chavez, estime que "les derniers événements ont montré que le président Maduro n'a pas été à la hauteur".
Même si elle "ne voit pas de possibilités que l'opposition puisse gouverner mieux ce pays ni résoudre ses problèmes", elle regrette, comme d'autres anciens ministres chavistes, que l'actuel dirigeant "tourne le dos" à la grave situation économique.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.