Ces attentats simultanés conformes au mode opératoire des jihadistes, qui ont fait au moins 48 morts, sont survenus au lendemain d'une sévère défaite de l'EI qui a été chassé par les forces turques alliées à des rebelles syriens des dernières positions qu'il tenait le long de la frontière turque en Syrie.
Organe de propagande de l'EI, l'agence Amaq a affirmé que le groupe ultra-radical était responsable de la "série d'attaques suicide simultanées" dans des zones du pays contrôlées par le régime ou les milices kurdes, à Damas, Tartous sur le littoral, Homs (centre) et Hassaké (nord-est).
A Tartous, un bastion sur la Méditerranée du régime du président syrien Bachar al-Assad, l'attaque a été menée sur un pont à la périphérie de la ville à l'aide d'une voiture piégée et d'un kamikaze.
Ce dernier a déclenché sa ceinture d'explosifs lorsque des personnes s'étaient rassemblées pour secourir les blessés de la première explosion, selon la télévision d'Etat. L'attentat a fait au moins 35 morts.
Tartous est la ville qui déplore le plus grand nombre de morts dans les rangs de l'armée et des milices pro-régime depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, qui a fait plus de 290.000 morts et poussé des millions de personnes hors de chez eux.
Dans le nord-est du pays, au moins huit personnes ont été tuées par un kamikaze circulant, selon Amaq, à moto à Hassaké, une ville tenue quasiment entièrement par les milices kurdes bien que le régime soit présent dans certaines zones.
Selon les médias d’État, six des huit morts sont des membres des Assayech, les forces de sécurité kurdes, présents à un point de contrôle.
Hassaké a été fréquemment pris pour cible par l'EI, qui a notamment revendiqué un attentat ayant fait 16 morts en juillet à l'extérieur d'une boulangerie.
A Homs (centre), l'explosion d'une voiture piégée a causé la mort de quatre personnes et fait sept blessés, selon l'agence Sana. Cette attaque s'est produite à l'entrée de Zahra, un quartier majoritairement alaouite, branche du chiisme à laquelle appartient Bachar al-Assad.
Une autre explosion sur une route à l'ouest de la capitale Damas, faisant un mort et trois blessés, a indiqué Sana. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cette attaque a fait trois morts.
Pour l'expert de l'islam en Syrie, Thomas Pierret "si les explosions de ce jour sont le fait de l'EI, elles sont l'expression d'une stratégie, développée depuis le début de l'année, d'attaques dans les régions sous contrôle du régime, qui visent à "séduire" les opposants au régime en démontrant la capacité du groupe à frapper ce dernier"
"L'EI cherchent également à attiser les tensions confessionnelles à son bénéfice et compte vraisemblablement sur la répétition de tels scénarios pour mobiliser des adeptes dans ces régions", a ajouté ce maitre de conférence à l’université d’Édimbourg.
De nouveaux pourparlers lundi entre le secrétaire d’État américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont achevés sans parvenir à un accord de coopération sur la Syrie, selon un haut diplomate américain.
Cependant, chacun à sa manière le président américain Barrack Obama et son homologue risse Vladimir Poutine ont voulu faire preuve d'un certain optimisme.
"Nous avons eu des discussion productives sur ce à quoi pourrait ressembler une réelle cessation des hostilités", a déclaré M. Obama après son entretien avec M. Poutine en marge du sommet du G20 en Chine.
En echo, le dirigeant russe a affirmé qu'il "avait malgré tout un certain rapprochement des positions (avec les États-Unis) et une compréhension de ce que nous pourrions faire pour une désescalade de la situation et la recherche d'un accord mutuellement acceptable".
Quant au président turc Recep Tayyip Erdogan, également en Chine, a proposé à Poutine et Obama d'établir une "zone d'exclusion aérienne" dans le nord de la Syrie, proposition qu'il a déjà faite déjà à plusieurs reprises.
Pour sa part, le président François Hollande a mis en garde lundi contre le "risque d'internationalisation du conflit" syrien.
"Il y a un risque majeur de catastrophe humanitaire à Alep, il y a aussi, maintenant, un risque d'internationalisation du conflit", a souligné le chef de l'Etat français.
Le régime syrien a remporté une victoire dimanche en assiégeant de nouveau les quartiers rebelles d'Alep.
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