Dans le plus grand stade de tennis du monde, l'imposant Arthur Ashe Stadium, qu'il découvrait, dans une ambiance surchauffée qui ne l'a pas intimidé, Pouille a décroché "la plus belle victoire de (sa) carrière".
Au terme de quatre heures d'un match d'une rare intensité, souvent étouffant et même irréel, le grand espoir français a terrassé l'un des plus beaux palmarès du tennis mondial en cinq sets 6-1, 2-6, 6-4, 3-6, 7-6 (8/6).
A 30 ans, tout juste revenu d'une blessure à un poignet qui l'a privé de compétition pendant deux mois, Nadal n'est certes plus l'indiscutable roi du tennis mondial qu'il était encore en 2010 lorsqu'il avait remporté trois des quatre tournois du Grand Chelem de l'année.
Mais l'Espagnol, 5e mondial, reste un sacré client: avant d'arriver à New York, il s'est ainsi offert à Rio le titre olympique en double avec son compatriote Marc Lopez et atteint le dernier carré du tournoi de simple.
Et ses trois premiers matches à "Flushing" avaient viré à la démonstration avec seulement vingt petits jeux abandonnés à ses adversaires.
Dans le même temps, Pouille avait dû batailler aux 2e et 3e tours pendant cinq sets face au Suisse Marco Chiudinelli, puis à l'Espagnol Roberto Bautista.
- 'Il m'avait +découpé+' -
Pire, le natif de Grande-Synthe (Nord), né d'un père français et d'une mère finlandaise qui se sont rencontrés en Angleterre lors de leurs études respectives, restait sur une cuisante expérience face à Nadal lors d'un match d'entraînement.
"Il m'avait +découpé+ 6-1, 6-2 ou 6-3 (...) j'en avais fait mon favori pour le titre", a-t-il rappelé après sa victoire, la première contre un joueur du top 5 mondial.
Mais Pouille a asphyxié d'entrée Nadal qui a concédé le premier set en seulement 28 minutes. "Rafa" a certes égalisé à une manche partout, mais il est retombé dans ses travers et a concédé le troisième set à un Pouille sans complexe et multipliant les coups gagnants.
Le nonuple vainqueur de Roland-Garros pensait avoir fait le plus difficile en enlevant le quatrième set et en prenant dans la foulée dès le début de la dernière manche le service du 25e mondial.
Mené 4-2, Pouille qui dispute à New York seulement son douzième tournoi du Grand Chelem, est revenu dans le set: c'est même lui qui a fait craquer dans le jeu décisif Nadal en l'écoeurant avec sa solidité mentale et sa justesse tactique, les points forts habituels du Majorquin.
- Première française en Grand Chelem -
Pouille aurait pu paniquer quand il a gaspillé trois balles de match et vu "Rafa" revenir à sa hauteur, mais l'Espagnol a envoyé une attaque de coup droit dans le filet. Il s'est ensuite offert la victoire avec un énième coup droit qui a flirté avec les lignes, avant de s'effondrer de tout son long, comme assommé par son exploit.
"Je n'ai jamais perdu espoir, parce qu'il est comme tous les autres joueurs, il ressent aussi la pression. Après la balle de match, je me suis juste dit +Ca y est, tu l'as fait+", a-t-il glissé.
Celui qui avait commencé l'année au 78e rang mondial, va disputer son deuxième quart de finale de Grand Chelem en moins de deux mois, après Wimbledon.
Son prochain adversaire n'est pas un inconnu: il s'agit de Gaël Monfils, le Français en forme de l'été, 12e mondial après avoir remporté le tournoi de Washington, atteint les demi-finales à Toronto et les quarts de finale du tournoi olympique.
"J'aurais préféré affronter un étranger, mais je vais essayer de me qualifier pour ma première demie (....) Je ne m'attends pas à un match facile, mais je suis en bonne forme, cela va être un grand match", a promis Pouille.
Cette septième journée, suivie en tribunes par Yannick Noah, le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, a tourné au triomphe pour les Bleus: après la victoire de Jo-Wilfried Tsonga face à l'Américain Jack Sock, ils seront trois en quarts de finale, du jamais-vu en Grand Chelem depuis le début de l'ère Open en 1968.
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