"C'est très spécial de gagner ici, ça donne des frissons", a réagi Rosberg, 199 GP au compteur, qui ne s'était jamais imposé à Monza et a été élevé à Monaco, tout près de la frontière italienne. "Vous êtes le meilleur public du monde", a ajouté le jeune père de famille, auteur d'un sans-faute absolu pendant 53 tours, à l'intention des milliers de "tifosi" massés au pied du podium.
Rosberg a déjà gagné 21 fois en F1, dont sept cette année, contre six victoires d'Hamilton dont quatre en juillet. Auteur d'un départ catastrophique, ce qui est plutôt inhabituel pour lui, le triple champion du monde anglais était sixième au premier virage, englué dans le peloton des chasseurs de podium.
Puis le "poleman", invaincu à Monza depuis 2014 inclus, est remonté jusqu'à la 2e place grâce aux qualités de sa monoplace... et à la stratégie audacieuse tentée, en vain, par Ferrari: deux arrêts pour mettre des pneus super-tendres, au lieu d'un seul pour les Flèches d'Argent qui ont démarré en pneus tendres et terminé en pneus medium, plus résistants.
"Manifestement, mon départ n'a pas été bon mais c'est quand même une super journée pour Mercedes et je suis fier de faire partie de cette équipe", a dit Hamilton en conférence de presse. "Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé (au départ) et j'essaierai de comprendre plus tard. J'ai tout fait normalement. En plus, c'est difficile de dépasser ici", a ajouté l'Anglais. L'aileron arrière ajustable (DRS) est moins efficace à Monza que sur les autres circuits, car tous les pilotes roulent avec beaucoup moins d'appui aérodynamique, à des vitesses très élevées.
- Vettel 3e chez Ferrari -
Le podium a été complété, et l'honneur de la Scuderia sauvé, devant 70.000 spectateurs cramoisis, par un autre Allemand, Sebastian Vettel (Ferrari), 3e à 20 secondes de Rosberg devant son coéquipier finlandais Kimi Räikkönen. Un Vettel rouge de plaisir malgré la déception de finir encore une fois derrière les Mercedes, en ayant tout essayé.
"Ca fait deux années de suite que je suis sur le podium et ça fait plaisir, car Ferrari a beaucoup de fans ici. C'est comme si on venait à Monza en famille, et nous avons vraiment une grande famille", a souri Vettel, très heureux de son dimanche devant les principaux responsables de Ferrari, à commencer par le PDG Sergio Marchionne.
La Red Bull de l'Australien Daniel Ricciardo a complété le Top 5 de cette course sans grande surprise, menée à un train d'enfer (237 km/h de moyenne) par des Mercedes encore une fois intouchables.
C'est la 13e victoire de la marque allemande en 14 manches de 2016, dans la foulée de deux saisons où elle n'avait laissé que des miettes à ses rivales: trois victoires pour Red Bull en 2014 et trois pour Ferrari l'an dernier.
Une mer de spectateurs, la plupart italiens, a submergé la ligne droite du vénérable Autodrome dès la fin de la course, pour aller applaudir, au pied du podium, Vettel et les deux pilotes Mercedes, et déployer des bannières rouges avec le blason au fameux cheval cabré. Ils reviendront probablement l'an prochain, car le contrat de Monza est en passe d'être reconduit pour trois ans, jusqu'en 2019. Et Vettel leur a promis qu'un jour Ferrari sera de retour sur la plus haute marche du podium, mais sans donner de date précise.
En marge de cette nouvelle démonstration Mercedes, le paddock de Monza a bruissé tout le week-end de la rumeur d'une vente imminente d'une partie des actions de la F1, par le fonds CVC, au groupe américain Liberty Media, pour plusieurs milliards de dollars. Le premier versement serait prévu mardi, selon la presse allemande.
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