Dans le nord de la Syrie, les forces turques et des rebelles syriens ont chassé les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI) de leur dernière position sur la frontière syro-turque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon l'Observatoire, la perte de ses derniers villages frontaliers avec la Turquie, entre la rivière Sajour et la localité d'Al-Raï, signifie que l'EI a désormais "perdu tout contact avec le monde extérieur".
La Turquie a lancé fin août une opération militaire dans le nord syrien à la fois contre l'EI et les milices liées au parti kurde syrien PYD, qui combattent les jihadistes et sont soutenues par les Etats-Unis.
Au sud d'Alep, "les forces armées (syriennes), en coopération avec leurs alliés, ont pris (dimanche) le contrôle total de la zone des académies militaires et nettoient les dernières poches de terroristes dans le secteur", a affirmé une source militaire citée par la télévision officielle.
Le régime syrien désigne comme "terroristes" tous les groupes qui luttent contre lui, qu'ils soient classés comme modérés, islamistes ou jihadistes.
Selon cette même source, cette prise de contrôle a permis de couper la route d'approvisionnement entre le sud de la province d'Alep et les quartiers de la ville contrôlés par les rebelles, ouverte il y a un mois par les insurgés après leur prise du quartier de Ramoussa.
Il s'agissait de l'unique route d'approvisionnement de ces quartiers où vivent quelque 250.000 personnes.
"L'armée s'est emparée de l'académie d'artillerie et contrôle désormais les trois écoles militaires (avec l'école de l'armement et l'école technique de l'armée de l'air, NDLR). Par conséquent, les quartiers est d'Alep sont de nouveau complètement assiégés", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Ce succès été rendu possible grâce à des raids massifs de l'aviation russe sur les positions rebelles, selon l'Observatoire.
Ancienne capitale économique et deuxième ville du pays, Alep est divisée depuis quatre ans entre quartiers rebelles à l'est et pro-régime à l'ouest et constitue un enjeu majeur du conflit complexe qui déchire la Syrie depuis 2011, dans lequel s'entrechoquent désormais acteurs locaux, régionaux et grandes puissances.
A Alep, le régime a ainsi effacé sa défaite du 6 août. Ce jour-là, les rebelles aidés du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) avaient chassé les forces loyalistes du sud de la ville et brisé le siège imposé depuis le 17 juillet à leurs quartiers.
Depuis cette date, l'armée syrienne, appuyés par les supplétifs des Forces de défense nationale (FND), des combattants chiites iraniens et du Hezbollah libanais, ainsi que par des frappes de l'aviation russe, n'ont eu de cesse de reprendre les positions perdues.
- 'Les Russes ont reculé' -
Ce nouvel épisode dans la bataille d'Alep survient alors que les États-Unis, qui appuient les rebelles, et la Russie, alliée du régime, n'ont pu se mettre d'accord pour réduire la violence qui a fait en cinq plus de 290.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié de la population.
Washington a accusé Moscou d'avoir "fait marche arrière" sur certains points dans ses négociations sur la Syrie, rendant impossible dans l'immédiat un accord de coopération entre les deux puissances.
"Les Russes ont reculé sur des points où nous pensions pourtant nous être mis d'accord, donc nous nous retournons vers nos capitales respectives pour consultation", a déclaré sous couvert de l'anonymat un haut responsable du Département d'Etat présent au sommet du G20 à Hangzhou (Chine).
Le Secrétaire d'Etat John Kerry américain a expliqué plus tard à la presse qu'il avait certes rencontré "pendant plusieurs heures" dimanche son homologue russe Sergueï Lavrov, mais sans parvenir à dissiper des divergences persistantes.
Les chefs de la diplomatie des deux Etats doivent se rencontrer à nouveau lundi matin en marge du G20 "pour voir s'il est possible ou non de combler nos divergences et d'arriver à une conclusion sur les points (qui divisent)", a détaillé le secrétaire d'Etat.
Ce nouvel entretien a été confirmé à l'AFP par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a suggéré qu'il pourrait même être avancé et intervenir dès dimanche soir.
Des experts militaires et diplomates russes et américains avaient récemment poursuivi des discussions marathon à Genève sur une possibilité de parvenir "à une cessation des hostilités large et importante".
Vendredi, le président russe Vladimir Poutine avait estimé que Moscou et Washington pourraient parvenir "bientôt" à un accord. "Nous avançons petit à petit dans la bonne direction", avait-il déclaré, selon des propos diffusés par le Kremlin.
Barack Obama a averti néanmoins que les Etats-Unis approchaient les discussions sur une nouvelle trêve syrienne avec "une dose de scepticisme", mais que cela "valait le coup d'essayer".
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