François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire... A moins de trois mois de la primaire (20 et 27 novembre), personne n'a écouté l'intervention de personne. A peine M. Fillon avait-il fini son discours qu'arrivait M. Juppé. Et aucun des deux n'est resté pour Bruno Le Maire, qui est intervenu en fin d'après-midi.
Le scénario est le même pour Nicolas Sarkozy. L'ex-chef de l'Etat n'arrivera que dimanche et prononcera son discours de clôture à 13h00. Chacun des ténors aura regagné ses terres.
Mais, "Les Républicains acceptent cette sorte de division avant, pour se rassembler après", a justifié Eric Woerth, secrétaire général du mouvement.
L'an dernier, lors de ce traditionnel rendez-vous de LR à La Baule, les concurrents avaient pris soin de poser ensemble -huit petites minutes- le temps de faire une photo de famille. Mais à moins de trois mois de la primaire, leur rivalité est d'autant plus exacerbée qu'ils ont la quasi-certitude que le gagnant du 27 novembre au soir sera le prochain président de la République.
"A priori, tout le monde à droite est capable de battre la gauche", a d'ailleurs assuré M. Fillon, ajoutant toutefois: "Mais pour quoi faire?"
L'ancien Premier ministre, très critique envers l'ancien président ces derniers jours, a de nouveau multiplié les piques contre lui, sans toutefois citer son nom.
"Nous avons la responsabilité de battre la firme Le Pen et son programme de déroute économique. Et il faut la battre, non pas en copiant l’extrême droite", a-t-il lancé, reprenant une accusation régulièrement formulée contre M. Sarkozy par la gauche ou certains de ses adversaires du centre et de droite. "Bien des électeurs du Front national sont disposés à nous rejoindre" mais "détectent très bien ceux qui veulent les instrumentaliser", a-t-il insisté.
- "Marre des bobards" -
L'ex-Premier ministre a également affirmé que le crédit des institutions avait été "atteint ces dernières années par des affaires judiciaires", dans une claire allusion aux affaires dans lesquelles est cité le nom de M. Sarkozy, mis en examen dans deux d'entre elles.
Le maire de Bordeaux, favori dans les sondages pour l'emporter le 27 novembre, a de son côté adopté l'attitude qu'il affectionne le plus: celle du sage au-dessus de la mêlée. Il a proposé un "code de bonne conduite" aux candidats, leur demandant de s'abstenir de toute "attaque personnelle", lui-même s'engageant à respecter ces principes.
Pour "réussir cette primaire", il faut également que "le scrutin soit transparent et incontestable", a-t-il affirmé, demandant "un engagement clair et définitif" de chaque candidat à "soutenir le champion de la droite et du centre" pour 2017. Il a affirmé faire confiance à "l'impartialité" de Laurent Wauquiez, président par interim de LR.
"L'élection présidentielle n'est pas un catalogue de mesures qu'on aligne", a affirmé M. Le Maire, après s'être félicité qu'"enfin, le débat commence" et "pas les querelles de personnes".
Dénominateur commun entre les rivaux: la dénonciation du "bilan calamiteux" de la politique des socialistes (Fillon), ayant abouti à "un grand gâchis", une "grande souffrance" chez les Français (Juppé). 2017 est l'occasion "de se débarrasser de François Hollande", a lancé M. Le Maire.
Avant le discours du député de l'Eure, d'autres candidats, qui n'ont toujours pas pu rassembler les parrainages nécessaires pour concourir en novembre (la signature de 2.500 adhérents, 250 grands élus dont 20 parlementaires) ont également défendu leurs propositions. "Il y en a marre des bobards", a lancé Hervé Mariton, qui a dénoncé le "déclassement collectif de la France".
Nadine Morano s'est taillé un beau petit succès en dénonçant "l'islamisme radical" qui "attaque notre pays".
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