"Les PCB ont beau être interdits depuis plusieurs décennies, on les retrouve dans des quantités assez alarmantes pour les animaux", a estimé Cyrielle Zanuttini, chargée de l'étude, pour le Groupe d'Etude des Cétacés du Cotentin (GECC), publiée le 30 roût 2016 sur le site de l'association qui suit la colonie d'environ 400 grands dauphins évoluant entre la baie de Saint-Brieuc et la baie de Seine.
Des populations de mammifères marins en grand danger
Les concentrations en PCB relevées sont par exemple 1,4 fois plus élevées que celles constatées par d'autres chercheurs qui ont travaillé sur 36 grands dauphins de Caroline du Sud, ou que celles relevées dans une étude portant sur 15 de ces animaux en Ecosse, selon le rapport.
"Les doses sont suffisamment importantes pour mettre en danger les populations de mammifères marins et de grands dauphins" estime Cyrielle Zanuttini interrogée par l' AFP.
PCB et mercure : un héritage du passé !
"Les quantités de mercure s'avèrent également très élevées" et "préoccupantes", même si les mammifères marins possèdent "des mécanismes de défense pour lutter contre la toxicité des métaux", mais "l'exposition continue au mercure peut les rendre plus sensibles aux maladies".
Les concentrations moyennes de mercure sur les peaux des 49 grands dauphins mâles du "golfe normand-breton" sont par exemple cinq fois plus élevées que celles observées en moyenne sur 74 animaux dans une autre étude en Caroline du Sud, selon l'étude du GECC.
"Ces résultats livrent un état des lieux préoccupant de la contamination en mer de la Manche" par "les polluants historiques", PCB et mercure, "hérités d'anciennes pratiques agricoles et industrielles", estime Cyrielle Zanuttini.
L'étude, qui a coûté 130.000 euros sur deux ans, financée à 80 % par l'agence de l'eau Seine-Normandie et 20 % par la fondation Total est la plus grande étude jamais réalisée sur les mammifères marins de la Manche. Des prélèvements ont été effectués sur 60 individus vivants en mer. Les analyses ont été menées dans un laboratoire de l'université de Liège.
Le GECC constate "plutôt une augmentation" du nombre d'animaux de cette colonie de la Manche mais souligne qu'il n'observe que depuis 2008 ces dauphins qui peuvent vivre une cinquantaine d'années.
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