Q : Comment Zika se transmet-il ?
R : Le virus se transmet principalement par des piqûres de moustiques de type Aedes : dans l'épidémie actuelle qui sévit en Amérique latine et notamment au Brésil, le vecteur est le moustique Aedes aegypti.
Mais il peut également être véhiculé par le moustique tigre ou Aedes albopictus même si celui-ci est considéré comme "un vecteur un peu moins bon", note le Pr François Bricaire, spécialiste des maladies infectieuses. Il peut aussi se transmettre par voie sexuelle entre humains.
Q : Comment l'infection se propage-t-elle ?
R : Elle se répand facilement à cause des déplacements de population. Mais pour s'implanter, le virus a besoin de conditions météorologiques favorables et de la présence des moustiques Aedes.
Selon Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, la propagation peut se faire très vite, comme le montrent les dizaines de cas de transmissions locales du virus recensées récemment à Singapour.
Q: Qu'est ce qu'un cas importé et qu'est ce qu'une transmission locale du virus ?
R : Un cas importé est une personne qui a contracté l'infection en se rendant dans un pays touché par l'épidémie.
Une transmission locale ou cas autochtone correspond au cas d'une personne infectée alors qu'elle n'a pas voyagé dans un pays à risque. Elle a été piquée par un moustique local qui s'est lui-même infecté après avoir piqué un "touriste" porteur du virus.
Pour que le virus se transmettre facilement, "il faut beaucoup de malades et beaucoup de moustiques", note le Pr Stahl.
En revanche tant que le virus n'est pas très présent, la propagation reste limitée comme l'ont montré les rares cas de transmissions locales en France métropolitaine du chikungunya et de la dengue en 2014 et 2015.
Ces deux virus proches du Zika sont transmis par les mêmes moustiques et notamment le "moustique tigre" qui est aujourd'hui présent dans une trentaine de départements du sud de la France.
Q : A quelle vitesse pourrait se faire la propagation à un tiers de l'humanité ?
R : La question divise les experts. Pour le Pr Stahl, elle pourrait se faire en l'espace de quelques mois, mais plusieurs autres spécialistes relèvent que les scénarios basés sur des modélisations mathématiques se sont rarement avérés exacts dans le passé, qu'il s'agisse de ceux réalisés pour la grippe H1N1 ou la fièvre Ebola.
"C'est parfois mieux, c'est parfois pire" note le Pr Christian Rabaud, adjoint du chef de service des maladies infectieuses du CHU de Nancy qui insiste sur le rôle néfaste joué par le réchauffement climatique. Si rien n'est fait, les zones tropicales traditionnellement touchées pourraient "s'étendre à l'avenir" ajoute-t-il.
Q : Que sait-on sur le virus à l'origine de l'épidémie au Brésil et en Amérique du sud ?
R : Il fait partie d'une souche asiatique du virus qui avait déjà été à l'origine d'une épidémie en Micronésie en 2007 et en Polynésie française en 2013-2014.
Cette "souche" est différente de celle repérée sur des cas découverts récemment en Guinée-Bissau.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise vendredi que cette "lignée africaine" n'aurait pas été associée pour l'instant avec les complications relevées lors de l'épidémie en Amérique latine due à la souche asiatique.
Il s'agit essentiellement de graves anomalies du développement cérébral (microcéphalies) chez les bébés nés de mères infectées (plus de 1.600 bébés nés à ce jour au Brésil avec ces malformations) et de complications neurologiques.
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