"Notre agriculture est à genoux", affirme M. Lannes. Son organisation attend "au moins 400 paysans" à l'une des entrées du domaine, pour "un grand repas populaire sous les fenêtres des seigneurs européens" selon les termes de son appel.
De son côté, la Confédération paysanne a préféré mobiliser ses troupes vendredi matin à Blois, à une vingtaine de kilomètres de Chambord. Environ 120 manifestants et une vache étaient devant les bâtiments de la préfecture du Loir-et-Cher pour une "distribution de lait" au cri de "Pour nous, c'est pas la vie de château" et pour réclamer "une vraie régulation européenne pour les paysans en détresse".
Invités après l'annonce de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, une vingtaine de ministres de l'Agriculture européens sont réunis vendredi au château de Chambord, pour réfléchir à la prochaine Politique agricole commune (PAC) 2020/25.
Un important dispositif de sécurité, avec "plusieurs centaines" de policiers et gendarmes selon la préfecture, a été déployé pour maintenir tout intrus hors de vue du château de Chambord, édifié au milieu du plus grand parc clos d'Europe, ceint de 32 kilomètres de murs.
"Mener une réunion de crise dans le fastueux château de Chambord, c'est une provocation, ou pour le moins une maladresse", a déclaré à l'AFP le président de la Coordination rurale.
L'organisation réclame "une aide directe, immédiate et non remboursable, de 500 euros à l'hectare" pour les agriculteurs en difficulé, confrontés à "la pire année depuis la guerre" en raison des aléas climatiques et de la chute des cours.
"Les trésories des exploitations sont exsangues. Aucun secteur n'est épargné : si on continue comme ça, nous allons perdre 30% des agriculteurs", dit M. Lannes en précisant que son pronostic est celui des centres de gestion qui suivent la situation des exploitations.
Au-delà de l'aide d'urgence, la coordination rurale réclame "une régulation, un protectionnisme éclairé" pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur production.
"Pour le moment, c'est les sacrifices aux agriculteurs, les bénéfices pour les autres : la banque, les assurances, les coopératives, l'industrie agroalimentaire, l'administration et la grande distribution. Cela ne peut plus durer !", dit le président de la Coordination rurale.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.