"Un accord sur un cessez-le-feu national est la première étape vers la paix, mais aussi vers l'établissement d'une fédération attendue depuis longtemps", a déclaré celle qui est de facto chef du gouvernement.
Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis quelques mois après des élections fin 2015, a fait de la fin de ces guérillas et de l'établissement d'un Etat fédéral une de ses grandes priorités.
La Birmanie est le théâtre de conflits ethniques depuis son indépendance de l'Empire britannique en 1948, de nombreuses minorités ayant pris les armes pour tenter d'obtenir plus d'autonomie face à un gouvernement qui les a longtemps ignorées.
"Aussi longtemps que nous sommes incapables d'une réconciliation et d'une unité nationale, nous ne pourrons pas établir une fédération en paix", a-t-elle insisté, sans pour autant dévoiler les contours de cette fédération, censée donner une plus grande autonomie aux nombreuses régions rebelles.
Dans la foule des participants se mêlaient costumes colorés des représentants des minorités ethniques et uniformes verts des militaires.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, arrivé la veille, était l'invité d'honneur de ces pourparlers.
Après Aung San Suu Kyi, le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, a à son tour pris la parole pour presser les groupes rebelles récalcitrants de signer l'accord de paix.
"Nous devons mettre fin à cette dérive tragique", a-t-il déclaré, selon une traduction en anglais de son discours. "Faire passer ses désirs personnels en premier, en continuant à utiliser ses armes, va à l'encontre de la démocratie", a insisté le général.
Aung San Suu Kyi a elle aussi appelé tous les groupes rebelles ayant refusé de signer l'accord de paix - très critiqué - avec le précédent gouvernement de transition à rejoindre le mouvement.
"Ce n'est que si notre pays est en paix que nous pourrons être sur un pied d'égalité avec les autres pays de la région et du monde", a-t-elle ajouté.
- Impact économique-
La Birmanie est en plein développement économique, après des décennies de junte, mais les régions rebelles du nord et de l'est du pays, connues pour leurs précieuses ressources naturelles, continuent d'échapper au pouvoir central.
Quelque 700 représentants de ces groupes rebelles ont accepté de faire le déplacement mercredi à Naypyidaw, la capitale administrative birmane, pour ces discussions qui doivent durer jusqu'au week-end. De nouveaux pourparlers sont déjà annoncés d'ici à six mois.
Nombre de participants ont confié leur peu d'espoir que ce premier "round" de pourparlers aboutisse à grand chose, si ce n'est à se donner rendez-vous d'ici à six mois, comme le gouvernement l'a déjà prévu.
Au total, dix-sept groupes rebelles se sont joints aux discussions mercredi, mais plusieurs groupes importants, notamment Kachin et Shan, ont boudé l'événement.
Les rebelles ont accusé l'armée d'avoir lancé mardi des attaques dans les régions Shan et Kachin, jetant une ombre au tableau alors que le gouvernement espérait stabiliser la situation avant la conférence de paix.
Khua Uk Lian, représentant du Front national Chin, a accepté de se joindre aux pourparlers, même si son groupe n'a pour l'heure pas signé l'accord de paix du précédent gouvernement.
"Il y a des commandants locaux qui se battent pour des problèmes locaux. C'est ainsi depuis que nous avons commencé les combats", souligne-t-il, interrogé par l'AFP.
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