Pour sa rentrée médiatique mardi à Clairefontaine, plus de sept semaines après la finale du championnat d'Europe perdue face au Portugal (1-0 a.p.), Griezmann n'avait plus ce visage hagard qui illustrait le grand vide face à la déception de l'instant, en ce triste 10 juillet.
Il arborait le même sourire dont les contours angéliques avaient séduit l'Hexagone - pas uniquement celle du foot, plus attachée aux buts inscrits -, le propulsant même 6e personnalité préférée des Français selon le traditionnel classement du JDD.
Content d'être là donc, lui qui fait, à 25 ans, presque figure de cadre désormais, lui dit-on. Et ce en l'absence notamment du capitaine Hugo Lloris, forfait, ainsi que de Patrice Evra, non retenu par Didier Deschamps.
Cadre ? Une responsabilité, selon Griezmann, qui ne doit pas lui incomber. "C'est un peu tout le monde qui doit être responsable, parler à sa façon dans le vestiaire ou sur le terrain. Moi je ne vais rien changer, que les cadres soient là ou pas. Je ferai de mon mieux sur le terrain, en essayant de marquer ou en faisant marquer", estime-t-il.
- Nouvelle dimension -
"Je ne suis pas un joueur qui prend la parole dans un vestiaire. Je ne vais pas devenir un cadre parce qu'on me le demande non plus, je suis le même joueur", insiste Griezmann, soucieux de se délester du poids d'une responsabilité qu'on accolerait trop vite aux joueurs de talent.
Griezmann le sait, lui qui fut un témoin privilégié du délicat Euro vécu par Paul Pogba, sur lequel reposait une énorme pression et qui n'a finalement pas été à la hauteur des attentes. Attentes suscitées par ses propos d'avant Euro, quand "La Pioche" annonçait vouloir "devenir une légende" et "révolutionner le milieu de terrain".
Après un premier match moyen face à la Roumanie en ouverture du tournoi, Griezmann, également attendu après ses exploits en Ligue des Champions - dont il fut finaliste avec l'Atlético Madrid -, avait aussi été la cible de quelques critiques.
"Beaucoup de gens s'attendaient à ce que je marque beaucoup pendant l'Euro, les critiques ont un peu piqué au début, mais je savais que je devais rester tranquille et travailler sur le terrain", confie-t-il désormais.
Sa réaction de champion, ses exploits, ses six buts dont un doublé décisif contre l'Allemagne en demi-finale (2-0), l'ont fait changer de dimension.
- "Rien à revendiquer" -
Et s'il s'est affirmé comme le leader technique de l'équipe de France, Griezmann refuse donc d'être leader tout court. Il le répète, il veut "rester le même", quelles que soient les attentes, celles du sélectionneur ou de ses coéquipiers.
"Le plus important, c'est que j'attends plus de moi-même et je vais tout faire pour améliorer mon jeu sur le terrain", promet-il.
Un terrain où il a tout de même réussi à convaincre Deschamps de le repositionner dans l'axe en cours de tournoi, autour d'Olivier Giroud, avec un succès évident. Griezmann l'assure néanmoins: il n'a "rien à revendiquer".
De ce championnat d'Europe, l'attaquant retire "beaucoup de bonheur et de fierté par rapport à ce qu'on a fait". Mais à l'heure de débuter une nouvelle campagne de deux ans qui doit mener jusqu'au Mondial-2018 en Russie, "Grizi" (son vrai surnom prend-il pris soin de rappeler) pense qu'il s'agit de "vite oublier l'Euro".
"Il faut passer à autre chose", juge-t-il. "Notre objectif est la Coupe du monde. C'était beau, c'était en France, mais ce n'est pas grâce à ce qu'on a fait à l'Euro qu'on va se qualifier".
Un vrai discours de cadre, à une semaine de débuter cette nouvelle aventure, au Belarus le 6 septembre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.