"Nous avons de nombreuses interventions en cours, mais nous ne sommes pas au niveau d'hier", a déclaré à l'AFP un porte-parole des gardes-côtes, qui coordonnent ces secours depuis Rome mais ne donnent jamais de bilan avant la fin des opérations.
Après quelques semaines relativement calmes, plus de 1.100 personnes ont été secourues dimanche et 6.500 lundi, grâce à l'aide des navires des gardes-côtes et de la marine italienne, de l'opération européenne anti-passeurs Sophia, de l'agence européenne Frontex ou d'organisations humanitaires.
Le Dignity 1 de Médecins sans frontières (MSF) a ainsi participé lundi à l'aube au sauvetage d'un bateau de pêche "avec plus de 650 personnes à bord", a raconté à l'AFP Nicholas Papachrysostomou, coordinateur à bord.
Des images filmées par un journaliste, à bord du bateau d'une autre ONG impliquée dans ce sauvetage Proactiva Open Arms, ont montré la panique à bord du bateau, de nombreux migrants sautant à l'eau pour tenter de gagner les canots des secours.
"Beaucoup d'entre eux n'avaient jamais vu la mer, il y avait à bord des femmes âgées, des personnes malades et de nombreux enfants de 13 ou 14 ans qui voyageaient seuls. Ils se battaient entre eux pour être secourus en premier, ils sautaient dans l'eau, c'était difficile de contrôler la situation", a expliqué M. Papachrysostomou.
Et "au fil de la journée, l'horizon s'est rempli de bateaux", a-t-il ajouté, joint par téléphone alors que le Dignity I faisait route vers le port de Vibo Valentia, dans le sud de l'Italie.
- "Triste record" -
"C'était une journée extraordinaire", a-t-il souligné, alors que Proactiva Open Arms a évoqué sur sa page Facebook "un jour sans fin" et un "triste record".
Parmi les personnes secourues, de nombreux adolescents mineurs non accompagnés, ainsi que des jeunes enfants et bébés avec leurs parents. Parmi eux, un nouveau-né prématuré et malade a dû être évacué par hélicoptère avec sa mère et son frère jumeau vers un hôpital italien.
Mardi matin, une femme enceinte a accouché à bord du navire qui l'avait secourue. Transférés sur une vedette des gardes-côtes, la mère et l'enfant ont été accueillis sur l'île de Lampedusa, tandis que la plupart des autres migrants secourus faisaient route vers divers ports du sud de l'Italie, en Sicile, en Calabre, et en Sardaigne.
Pour les gardes-côtes comme pour les secouristes de MSF, ce pic est d'abord dû à une amélioration des conditions météorologiques après plusieurs jours de mauvais temps.
Il ne s'agit pas d'un nouvel afflux inédit: avec les migrants secourus ces derniers jours, le nombre d'arrivées en Italie depuis le début de l'année devrait avoisiner les 112.500, légèrement en-deçà des 116.000 enregistrés entre janvier et août l'année dernière. Dans le même temps, la traversée a coûté la vie à plus de 3.100 personnes, selon l'ONU.
La quasi-totalité de ces migrants sont originaires d'Afrique de l'Ouest ou de la Corne de l'Afrique.
"La politique européenne ne marche pas, on ne peut pas empêcher ces gens de fuir en construisant des murs. Il faut des alternatives légales pour permettre à ces personnes de bénéficier de la protection à laquelle ils ont droit, sinon des journées comme celles de lundi vont se reproduire", a insisté M. Papachrysostomou.
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