Comme samedi pour les funérailles des victimes du versant nord-est de la montagne, les drapeaux seront en berne mardi dans toute la péninsule à l'occasion d'autres funérailles solennelles, qui seront célébrées à 18H00 (16H00 GMT) à Amatrice, la localité la plus touchée.
En raison des secousses qui se poursuivent, des difficultés d'accès et des orages qui menacent, les autorités avaient dans un premier temps prévu d'organiser ces funérailles à Rieti, le chef-lieu de la province. Mais devant la vive réaction des habitants, la cérémonie a été maintenue à Amatrice.
Cette bourgade pittoresque dont l'artère principale n'est plus qu'un tas de ruines, où près d'une dizaine de personnes sont encore portées disparues déplore en effet plus de 230 morts sur les 290 victimes confirmées du séisme de mercredi.
Une fois encore, les plus hautes autorités de l'Etat sont attendues à la messe de funérailles, qui sera célébrée par l'évêque de Rieti, Mgr Domenico Pompili, en l'absence cependant de la grande majorité des cercueils, déjà inhumés lors de célébrations privées.
Parallèlement, les efforts se poursuivent pour redonner au plus vite un semblant de normalité dans la région, avec une priorité donnée aux écoles, alors que la rentrée a lieu mi-septembre en Italie.
"Nous devons donner immédiatement à ceux qui ont survécu à cette tragédie un signal d'espoir et de retour à la normalité" et la rentrée scolaire doit être "le premier signal", a déclaré la ministre de l'Education, Stefania Giannini.
Une expertise doit être menée dans tous les établissements pour réparer rapidement ceux qui peuvent l'être et chercher des alternatives pour les autres.
Parallèlement, les autorités s'emploient à trouver des solutions pour les quelque 2.900 sinistrés hébergés par la protection civile, pour la plupart dans de grandes tentes bleues qui résisteront difficilement au froid attendu dès septembre dans cette région de moyenne montagne.
- 'Faire vite, mais bien' -
"Il faut faire vite, mais plus encore, il faut faire bien et surtout impliquer les populations concernées", a écrit le chef du gouvernement, Matteo Renzi, lundi sur sa page Facebook, en s'engageant à respecter et valoriser "le passé si riche" des villages frappés.
M. Renzi a requis dimanche l'expertise du célèbre architecte italien Renzo Piano, auteur avec son équipe de plus de 120 projets sur plusieurs continents, dont le centre Beaubourg à Paris mais aussi la reconstruction de l'Auditorium de L'Aquila après le séisme de 2009.
Pour l'architecte, il faudra certes reconstruire les villages, en aménageant dans l'intervalle des petites maisons en bois démontables, mais aussi lancer un plan ambitieux sur un demi-siècle pour sécuriser l'ensemble des localités situées dans les Apennins, la chaîne de montagne à fort risque sismique qui traverse toute la péninsule italienne.
Lors du séisme de L'Aquila, qui avait fait plus de 300 morts en 2009 à une cinquantaine de kilomètres d'Amatrice, les villages de tentes étaient restés des mois en place. Mais ce séisme avait eu lieu en avril, et surtout la protection civile avait dû prendre en charge 65.000 sinistrés.
Le choix avait alors été fait de reloger la majeure partie d'entre eux dans de nouveaux quartiers en périphérie de L'Aquila, en délaissant le centre historique, où sept ans après, les stigmates restent encore bien visibles: échafaudages, rues fermées à la circulation, immeubles abandonnés...
"Sur la reconstruction, il y des pages d'efficacité absolue, mais aussi des pages à oublier", a insisté M. Renzi, en s'engageant aussi à ce que chaque centime dépensé puisse être vérifié, alors que les efforts de reconstruction après les séismes ont été jalonnés de nombreux scandales de corruption.
Autre scandale, la police a annoncé lundi l'arrestation à Amatrice de deux pillards, mais aussi d'un homme ayant mis son propre numéro de compte sur un appel aux dons de la protection civile en Sicile.
Dans une moindre mesure, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, en visite lundi à Rome, a provoqué quelques vives réactions sur les réseaux sociaux en annonçant une donation de 500.000 dollars (446.000 euros) à la Croix-Rouge italienne sous forme de crédits publicitaires sur sa plate-forme.
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