Debout face à la mairie de cette ville détenue par la gauche socialiste depuis 1944, sous une nuée de drapeaux syndicaux et politiques, entre 400 et 500 personnes, selon les sources, ont participé à un "contre-meeting unitaire" à l'appel de six syndicats, dont la CGT, rejoints par le NPA, le Parti de gauche et les Jeunes communistes.
"Non à la loi travail et son monde !" disait une pancarte, quand une autre, en forme de cercueil, lançait: "Ci-gît le parti socialiste", alors qu'une troisième clamait: "PS: menteur, voleur, fossoyeur du bonheur".
"En renonçant à leurs idéaux de transformation sociale, Manuel Valls et son gouvernement ont choisi l'autre camp, ils ont trahi les salariés et la jeunesse", a lancé au micro Cédric Caubère, secrétaire départemental de la CGT, ajoutant plus tard: "leur République, nous n'en voulons pas!"
Citant les lois Rebsamen, Macron et El Khomri, il a brocardé la politique "de droite" du gouvernement, avant de conclure: "On ne lâche rien, la rentrée sociale est ouverte!" sous les applaudissements nourris de la foule.
Séparés par un imposant dispositif de forces de l'ordre, les manifestants se sont rassemblés à quelques pas du Hall Comminges où étaient réunis les ministres et élus socialistes.
-'"Qu'ils s'en aillent"'-
"On voulait leur montrer qu'ils n'étaient pas les bienvenus ici", a résumé Elsa Galataud, assistante d'éducation scolaire. Voter Hollande en 2017, comme elle l'a fait en 2012 ? "Certainement pas. Hollande et les frondeurs, pareil, je voterai pas PS. Qu'ils s'en aillent!"
Carine Antones Bournazel, elle, porte un drapeau français sur lequel est inscrit: "c'est précisément parce que vous avez renoncé à l'audace que le peuple vous refuse aujourd'hui sa confiance". Après avoir voté PS toute sa vie, elle "ne croit plus en rien" dans ce parti, dit-elle.
"Beaucoup de socialistes ont refusé de venir" au meeting du gouvernement, souligne dans la foule Patrick Jiména, candidat écologiste à la mairie de Haute-Garonne, battu en 2014 par la socialiste Karine Traval-Michelet.
"Du social, à l'environnement, en passant par l'économie, le gouvernement cristallise beaucoup de mouvements contre lui, et émerge aujourd'hui une véritable insurrection des consciences", a-t-il assuré, appelant Valls à "écouter les Français."
Venu pour "protester contre la loi Travail, une loi injuste" et une "régression sociale", Bruno Brouard, agent municipal syndiqué CGT, ironise: "ils sont entre eux, ils s'autocongratulent", avant d'ajouter: "et nous, on n'y est pas".
Évoquant un "gros contentieux social avec ce gouvernement", Jean-Philippe Gadier, membre du secrétariat départemental de la FSU, parle d'une "blessure béante" laissée par la contestation contre la loi Travail. "On attendait autre chose de la gauche", a-t-il conclu.
Après une série de prises de parole, quelque 150 personnes ont voulu se diriger vers le hall, avant d'être stoppé par un cordon de CRS. Au bout de quelques minutes de face à face paisible, un petit groupe a voulu prendre un autre chemin, entraînant quelques jets de gaz lacrymogène de la part des forces de l'ordre, avant une dispersion vers 18H45.
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