"Lactalis est le numéro un mondial des produits laitiers, c'est une laiterie qui, en France, paye le litre de lait le plus bas de toutes les laiteries françaises, ça je l'ai dit et je le répète, je considère que ce n'est pas acceptable et qu'il doit y avoir de la part de Lactalis l'effort qui consiste à se mettre au niveau de tous les autres, il n'y a pas de raison que Lactalis soit en-deçà", a déclaré Stéphane Le Foll à des journalistes, lors d'un comice agricole organisé dans la Sarthe.
"Ce qui a été dit sur le fait que les prix ailleurs en Europe sont plus bas, c'est vrai, mais en France on valorise le lait d'une manière différente, on transforme le produit laitier avec des produits qui ont plus de valeur ajoutée, donc le prix payé au producteur peut être supérieur", a-t-il souligné.
A la question de savoir si l'État disposait d'un moyen de pression sur Lactalis, Stéphane Le Foll a répondu que "non". "Est-ce que je peux mettre la pression sur un acteur industriel? Je ne peux pas. (...) Je ne peux pas négocier les prix à la place des acteurs économiques ou alors il faut dire qu'on est dans une situation où les prix sont décidés par le ministre", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il pouvait seulement pousser "pour que les gens négocient".
A propos du désespoir des éleveurs et des mesures qui pourraient être mises en œuvre pour les accompagner vers une sortie de la production laitière, Stéphane Le Foll a répondu qu'il n'était "pas question de rentrer dans un grand système de restructuration de la production".
"Ce n'est la fin ni du modèle agricole français ni du modèle laitier français, il y a des moyens de s'adapter", a-t-il déclaré. "Les cas qui nécessitent de venir en appui doivent (...) rester des décisions extrêmement limitées aux cas les plus difficiles, avec la volonté d'installer des jeunes, de trouver des solutions de reprise".
Le ministre de l'Agriculture a également rappelé qu'il mettrait en place "dès mardi" le plan français de régulation de la production laitière pour "stabiliser cette production lait européenne afin que les prix finissent par remonter".
La Commission européenne avait annoncé le 18 juillet une enveloppe de 500 millions d'euros pour soutenir le monde agricole, dont 150 millions pour inciter à réduire la production de lait.
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